Cine-Region.fr
affiche Downsizing

Downsizing

___

Un film de Alexander Payne ,
Avec Matt Damon, Kristen Wiig, Christoph Waltz,

Genre : Science-fiction
Durée : 2h16
États-Unis

En Bref

C’est la crise, la surpopulation menace la planète sans compter la pollution et tout un tas de petites misères causées par nos bons soins. En Norvège, pays écologiste, le Dr Jorgen Asbjørnsen trouve une solution bien pratique, réduire notre taille à 1cm12. Le peuple des lilliputiens possède l’avantage de réduire aussi le coût d’une vie. C’est la solution à tous nos problèmes de grands, plus de pollution, plus de famine, les petits sont l’avenir de l’homme. L’invention se répand dans le monde comme une trainée d’étoiles. Partout, des petites villes voient le jour. Paul Safranek et sa femme Audrey décident de se faire réduire et de rejoindre la nouvelle vague. Au dernier moment, la pauvrette ne peut franchir le pas et laisse son mari de la taille d’une mouche se débrouiller tout seul. Petite précision, une fois réduit, il est impossible de revenir en arrière. C’est ainsi que notre pauvre Paul commence sa vie dans sa grande maison paradisiaque, puis dans un appartement confortable, faute de moyens. Dans le Nouveau Monde, un dollar en vaut mille et vous permet de mener la vie de patachon. Tout se complique pour lui quand il croise la route de son voisin, Dusan Mirkovic, un Serbe trafiquant avec les grandes personnes. Il rentre illégalement des produits interdits, comme de la vodka et autres douceurs. Ce n’est que le début d’un grand bouleversement dans la vie de Paul qui va s’accentuer avec l’arrivée de Ngoc Lan Tran, une Vietnamienne miniaturisée contre son gré pour opposition aux « belles idées » de son pays. Au cœur de toutes ses aventures, Paul trouvera-t-il le bonheur dont il rêvait au départ ?


La dernière production d’Alexander Payne ne manque pas d’envergure. Elle  nous interroge sur notre monde, comme à son habitude. Dans une première partie, il reprend l’un de ses sujets de prédilection, le matérialisme, la dérive du capitalisme, et les mouvements du cœur. Toute la première partie est excellente, avec une réflexion autour de l’argent et de son pouvoir, de la lutte que ne manque pas d’éveiller la différence entre grand et petit, de l’écologie et des trafics qu’une telle société favorise. Le réalisateur, dans une longue introduction, développe le projet de miniaturisation de la société. Le monde semble emballé et chacun rêve de franchir le cap, non sans une certaine appréhension. Le petit monde offre un nouvel horizon à ce couple moyen qui, grâce à ses économies, trouve le paradis dans les petites villes. Le film prend l’allure d’une fable satirique comme Alexander Payne sait si bien les créer, avec la promesse de la valse de sentiments retrouvés au bout de la route, comme dans Nebraska.

Dans ce dernier opus, le voyage rapproche un père et son fils en dénonçant une société du veau d’or. Nous l’aimons dans ce genre d’exercice, il balaie toutes les probabilités de ce que serait un monde de petits face au nôtre. Par exemple, les grands finissent par voir d’un mauvais œil ces petits qui profitent du système sans rien faire. C’est dans la deuxième partie que Downsizing faiblit et finit par se perdre en voulant traiter trop de sujets simultanément. À travers le personnage de Ngoc Lan Tran, il dévoile l’autre versant du paradis, son enfer. Dans le monde des petits, rien ne change. Les émigrés restent toujours les exploités et les miséreux de la version plus large. Ngoc Lan Tran est victime d’un raccourci forcé pour des raisons politiques. Les dictateurs et extrémistes de tout poil découvrent rapidement une autre utilisation de la miniaturisation, réduire la liste des opposants sans faire de vagues. Cette jeune femme au grand cœur choisit de lutter contre la pauvreté chez les lilliputiens sans utiliser sa renommée de première victime du système. Elle entraine Paul, amoureux, dans son combat.

Le film hésite entre romance, pamphlet politique, écologiste dans sa dernière partie avec le retour à la colonie des origines. Le personnage de Ngoc Lan Tran, qui subit un doublage avec une voix du « bon vieux temps des colonies » devient agaçant et finit par nous taper sur les nerfs. La piste de Dusan Mirkovic trafiquant dans le petit monde aurait pu être plus exploitée. Le film aurait alors pris pleinement ses allures de fable, le monde des petits n’est pas si différent du nôtre. C’est juste une copie miroir en plus raccourci. C’est bien dommage, Downsizing aurait gagné à rester sur sa première thématique. A trop en vouloir, il finit par perdre le spectateur. Il reste malgré tout une première partie assez brillante qui devrait contenter les inconditionnels du réalisateur, comme nous.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    Titre original et français : Downsizing

    Titre québécois : Petit format

    Réalisation : Alexander Payne

    Scénario : Alexander Payne et Jim Taylor

    Direction artistique : Kimberley Zaharko

    Décors : Stefania Cella

    Costumes : Wendy Chuck

    Photographie : Phedon Papamichael

    Montage : Kevin Tent

    Musique : Rolfe Kent

    Production : Jim Burke, Megan Ellison, Mark Johnson, Alexander Payne et Jim Taylor

    Sociétés de production : Ad Hominem Enterprises et Annapurna Pictures

    Société de distribution : Paramount Pictures (États-Unis)

    Budget : 68 millions de dollars

    Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur

    Genre : comédie dramatique, science-fiction

    Durée : 135 minutes

    Dates de sortie1 : 10 janvier 2018

Distribution

     Matt Damon (VF : Damien Boisseau) : Paul Safranek

    Christoph Waltz (VF : Christian Gonon) : Dusan Mirkovic

    Kristen Wiig : Audrey Safranek

    Hong Chau (VF : Jade-Nadja Nguyen) : Ngoc Lan Tran

    Jason Sudeikis (VF : Thierry Kazazian) : Dave Johnson

    Maribeth Monroe : Carol Johnson

    Udo Kier (VF : Georges Claisse) : Konrad, le compagnon de Dusan

    Rolf Lassgård (VF : Bernard Métraux) : Dr. Jorgen Asbjørnsen

    Ingjerd Egeberg : Anne-Helene Asbjørnsen