Apprendre que votre femme vous trompe, c’est toucher le fond. Pour Ben, c’est en public sur la sono à fond ! Il découvre que son couple idéal ne l’est pas. Il plonge encore plus bas, son cas devient un cas d’école. Pour lui, l’amour parfait, c’est pour les petites filles romantiques. Désemparé, il peut compter sur un vieux copain divorcé, Patrick. Les deux compères décident de remonter la pente, de se prendre en main. Il faut arrêter de se plaindre et regarder l’avenir en face. Ben lance l’idée du siècle, réunir les largués dans un club spécifique. Ce sera le Divorce club. Une bande de désespérés choisit la fête pour se noyer dans les limbes de l’oubli. C’est un club mixte uniquement réservé aux divorcés. Cupidon réserve un dernier tour à notre pauvre Ben, prêt à replonger à la moindre jolie sirène. La flèche tombe sur Marion. Ce grand amour, c’est aussi le début des ennuis.
La troisième réalisation de Michael Youn nous entraine dans une comédie délirante, menée à une folle vitesse. Sur l’une des thématiques favorites du cinéma, le cocu, le divorcé Michael Youn compose une galerie de personnages entre cartoon et bande dessinée. Il ne laisse aucun temps mort pour cette quête du bonheur retrouvé, menée à un train d’enfer. C’est un mélange de séquences incontournables comme l’ouverture, et d’excellentes trouvailles dans sa dernière partie. Il laisse un peu de côté la comédie trash à la Apatow ou frères Farelly, marque de fabrique des deux premiers films Fatal Bazooka et Vive la France. Les mauvaises langues qui doutaient de ses capacités de réalisateur en seront pour leur frais.
Divorce club se situe plus dans la lignée des comédies françaises relookées à l’air du temps, avec un soupçon trash. Il n’oublie pas qu’une bonne farce repose sur ses seconds rôles, ses répliques cinglantes, son délire assumé et son rythme. Divorce club ne manque aucune de ces règles pour notre plus grand plaisir. Le réalisateur se met en retrait derrière un tiercé gagnant, Arnaud Ducret, François-Xavier Demaison et Audrey Fleurot. Derrière le rire, nous découvrons une réflexion sur ces adultes incapables de grandir, l’amour et la vie à deux. Nous décernerons une mention spéciale à un drôle de lémurien, Michel et une séquence funk vintage. Divorce club touche juste, comédie de l’été qui ne cherche pas à faire dans la dentelle mais juste à faire rire. C’est un pari réussi à l’heure d’une avalanche du genre pas toujours au top.
Patrick Van Langhenhoven
Titre: Divorce Club
Réalisation : Michaël Youn
Scénario : Matt Alexander, Michaël Youn, Claude Zidi Jr, Cyrille Droux, Marie-Pierre Huster
Directeur de la photographie : Stéphane Le Parc
Montage : Sandro Lavezzi
Décors : Samantha Gordowski
Costumes : Charlotte Betaillole
Son : Thomas Lascar
Sociétés de production : Radar Films, SNC, M6 Films
Société de distribution : SND
Genre : comédie
Durée : 108 minutes
Date de sortie : 17 janvier 2020 (Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez), 14 juillet 2020
distribution
Arnaud Ducret : Ben
François-Xavier Demaison : Patrick
Michaël Youn : Titi
Audrey Fleurot : Albane
Caroline Anglade : Marion
Youssef Hajdi : Helmut
Grégoire Bonnet : Didier
Jarry : Dr Fred Eric
Frédérique Bel : Sarah
Charlotte Gabris : Gisèle
Ornella Fleury : Vanessa
Benjamin Biolay : Blaise
Claudia Tagbo : Katy
Mcfly : David
Carlito : Raphaël
Patrick Braoudé : Père de Sarah
Gladys Cohen : Mère de Sarah
Vincent Desagnat : Joueur de mandoline
Vincent Moscato : Patron sex-shop
Cartman