Cine-Region.fr
affiche Diversion

Diversion

___

Un film de Glenn Ficarra, John Requa,
Avec Will Smith, Margot Robbie, Rodrigo Santoro,

Genre : Thriller
Durée : 1h45
États-Unis

En Bref

La relation entre un arnaqueur professionnel et une apprentie criminelle vient perturber les affaires de chacun, quand ils se recroisent quelques années après leur première rencontre.

Vendu comme un nouveau « Ocean Eleven », comprenez un savant mix d’arnaques culotées, d’ultra glam et d’une pointe d’humour en bonne et due forme, Diversion ne tient presque jamais la comparaison. Le nouveau bébé de Glenn Ficarra et John Requa (I Love You Phillip Moris, Carzy, Stupid, Love) a pas mal d’arguments valables sur le papier mais ne trouve jamais son rythme, ni même son identité. Dans un éternel objectif de coller au célèbre duo Redford/Newman dans L’Arnaque de Georges Roy Hill de 1973, Hollywood nous pond régulièrement un petit thriller d’escroquerie teinté de comédie (Arnaque à la carte, Gambit, Insaisissables pour les derniers en date), offrant les meilleurs tours de passe-passe et bluffant de jeux de caméra mais pêchant à plusieurs reprises dans le scénario. Et Diversion de déroge pas à la règle, s’infligeant même un boulet de pathos plutôt malvenu.


Le problème avec Diversion, c’est qu’en plus de se mettre des bâtons dans les roues à intervalles réguliers, il va courir deux lapins à la fois. De même que Jess et Nicky se chassent, s’attrapent et s’esquivent sans jamais parvenir à fusionner, deux films semblent se courir après dans Diversion. D’un côté, on retrouve le type de blockbuster glam et bling-bling qui régnait en maitre au début des années 2000 et qui refait une apparition ici non sans trainer derrière lui un air de périmé. De l’autre, on nous sert la partition traditionnelle du couple d’escrocs, des arnaqueurs sympathiques qui jouent sur les faux-semblants pour avoir le dernier mot. Mais alors que l’un s’installe, l’autre se casse lamentablement la binette. Voilà le fond du problème dans Diversion, les deux films convoités par le duo Ficarra/Requa s’annulent continuellement.

A plusieurs reprises donc, le script va l’air de rien, intenter une queue de poisson de la plus belle espèce à son action. A l’image de la séquence d’ouverture, jolie entrée en matière dans les faux semblants et le mystère, qui va vite tomber sous les coups d’un fatras de badinage. Et immanquablement, cette scène de boniment va se répéter encore et encore : les deux arnaqueurs en plein exercice d’escamotage vont baisser la garde et être prêt à s’avouer leur amour. L’un deux va déblatérer une tirade romantique trop beauf assumé pour être de l’ordre du sarcasme et l’autre va tomber dans le panneau et le couperet tombe, comme un soufflé raté.

Ralenti par son boulet de pathos bien encré, Diversion ne va donc jamais arriver à prendre du rythme, constamment freiné par ses deux énergies et noyé dans des compositions musicales molles. Il faut dire aussi que l’image n’aide en rien. Clinquante au possible, elle lèche ses deux protagonistes ultra lookés jusqu’à la racine des cheveux sous des teintes bleutées et orangées et s’alimente de plans stylisés criards. Pour incarner le couple de papier glacé, on retrouve notre bon vieux Will Smith qui prouve à nouveau son manque de nez après les échecs consécutifs de Sept Vies et d’After Earth. Seul contre tous, il joue sa partition comme un coq dans sa basse-cour, torse bombé et abdos d’acier. A ses côtés, Margot Robbie est à la fois le faire-valoir et la faiblesse du film, son personnage très caricaturé n’aide pas l’actrice à donner de l’ampleur à sa coquille vide.

Flanqué d’un scénario indigent et premier degré, Diversion n’a donc pas franchement les arguments pour convaincre les foules, si ce n’est quelques séquences bien parties (scène de paris dans un stade de football) et un certain « plaisir » de retrouver Smith à l’écran. Il n’en reste qu’une amusante distraction, foutrement culcul mais plaisante dans sa tentative pour duper et bluffer. Pour le coup, on ne vous cache pas que vous aurez surement le sentiment d’avoir été volés.


Eve Brousse

Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9,
Langues Audio : Anglais, Français Dolby 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Warner home vidéo

Bonus:

Copie digitale offerte au format UltraViolet
L'art de la manipulation : comment monter un coup
Will Smith : le voleur gentleman
Margot Robbie : la voleuse de coeur
Scènes coupées