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affiche Dans la forêt

Dans la forêt

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Un film de Gilles Marchand ,
Avec Jérémie Elkaïm, Timothé Vom Dorp, Théo Van de Voorde,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h43
États-Unis

En Bref

Dans la forêt, au cœur du silence des grands arbres, dans le murmure du ruisseau le glissement de la barque sur le lac, gît l’ineffable peur de notre enfance. Tom et Benjamin se retrouvent loin de chez eux dans un autre pays, la Suède, pour retrouver leur père. Ingénieur expatrié à l’autre bout de l’Europe, il se fait une joie d’accueillir ses enfants. Tom, le plus jeune, est inquiet. Il sent que cette rencontre est porteuse d’autre chose, mais quoi ? Il voit, dans l’espace des ombres, une forme terrifiante, un ogre, le diable ? Son père insomniaque semble connaître cette créature, ce diable. Il pense que Tom est doué de pouvoirs sensoriels et de télépathie. Un beau jour, le père décide d’emmener les deux enfants pour une balade en forêt, au cœur des lacs et des ombres des feuillages anciens. Ils se retrouvent dans une maison perdue, au cœur des lacs où, peu à peu, l’atmosphère se dégrade. Il devient de plus en plus autoritaire, refuse tout contact avec le monde extérieur, force Tom à des exercices étranges. La balade semble se transformer en un campement définitif. Benjamin réclame sa mère et le retour au pays. Tom voit et ressent de plus en plus la présence hostile de ce diable qui le hante. Qui est le démon ? Ce père qui veut les retenir comme l’ogre des contes de fées ou une créature des forêts venue les dévorer ? La réponse se cache dans les peurs de notre enfance, quand les ombres innocentes deviennent des cauchemars.


Gilles Marchand se distingue comme scénariste talentueux (Ressources humaines, Harry, un ami qui vous veut du bien, Eastern Boys...) et réalisateur de deux films intéressants aux mises en scène soignées, Qui a tué Bambi, et L’Autre Monde. L’étrange et l’enfance ne sont jamais loin chez lui. Il possède cette capacité à nous entrainer au cœur d’une ligne simple et droite qui se révèle bien vite n’être qu’un labyrinthe. Sur la trame d’un père entrainant ses deux enfants en forêt pour une balade de retrouvailles, il bâtit un récit beaucoup plus complexe où se mélangent l’étrange et le drame familial. Nous comprenons rapidement qu’il ne laissera pas ses deux fils repartir. Cette fuite au cœur de la forêt peut être celle des origines avant que le chaos ne transforme la vie des humains. C’est le retour au bonheur quand l’homme et la bête, ici sa famille, vivaient en harmonie.

L’une des symboliques de la forêt est l’idée d’un cosmos en perpétuelle régénérescence. C’est aussi la frontière de l’autre monde, le pays des contes de notre enfance. Dans cette idée, le père devient l’ogre qui dévore ou cache ses enfants aux regards du monde. La confusion entre la créature entr’aperçue et l’image paternelle s’accroche de plus en plus aux pas du spectateur. Gilles Marchand nous égare sans cesse dans ce labyrinthe, nous entrainant dans des pistes entremêlant le vrai et le faux. C’est ce que je vois ou crois voir et la réalité du monde. Nous sommes tour à tour Benjamin, l’ainé, qui finira par choisir de fuir au risque de se perdre, et le cadet Tom, enfant lunaire aux visions d’un monde que nous avons abandonné aux frontières de l’enfance. L’étrange et le réel n’en finissent pas de jouer une symphonie magique au cœur de la forêt sans aucun artifice.

Gilles Marchand n’utilise aucun artifice, mais s’appuie sur le vrai et notre regard porté sur les choses. La seule concession est cette créature qui, peu à peu, se dévoile, père croquemitaine ou monstre de la nuit. La fin, en cela est surprenante et marque, pour Tom, un rite de passage de l’enfance à l’adolescence. Il s’affranchit d’une part des ténèbres pour goûter enfin aux premières lueurs du jour. Il renait au cœur d’un champ de bois morts, des arbres coupés pour finir par retrouver sa mère. Il aura traversé les lacs, le Styx ou celui de la Dame des légendes d’Arthur. Il accomplit le voyage chamanique de la mort et de la renaissance au cœur de la nature, pour affronter le monde et devenir guide de la tribu. Il retrouve peut-être tout simplement sa route et tout ceci n’aura été qu’un cauchemar de gosse. Chacun invente la version de son choix dans ce labyrinthe de possibles.

 Patrick Van Langhenhoven   

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9,
Langues Audio : Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Pyramide

Bonus:

Entretien avec Gilles Marchand et Jérémie Elkaïm

•  Titre : Dans la forêt

    •       Réalisation : Gilles Marchand

    •       Scénario : Gilles Marchand et Dominik Moll

    •       Musique : Philippe Schoeller

    •       Montage : Yann Dedet

    •       Photographie : Jeanne Lapoirie

    •       Décors : Gilles Balabaud

    •       Costumes : Virginie Montel

    •       Producteur : Mina Driouche, Jérémie Elkaïm, Valérie Donzelli, Simon Perry, Christer Nilson, Frida Hallberg et Olivier Guerpillon

    •       Production : Les Films de Françoise, Götafilm et Film i Väst

    •       Distribution : Pyramide Distribution (France)

    •       Pays : France et  Suède

    •       Durée : 103 minutes

    •       Dates de sortie : 15 février 2017

                Sortie vidéo : 20 juin 2017

Distribution

    •       Jérémie Elkaïm : Le père

    •       Timothé Vom Dorp : Tom

    •       Théo Van de Voorde : Benjamin

    •       Mika Zimmerman : L'homme défiguré

    •       Mireille Perrier : La pédopsychiatre

    •       Sophie Quinton : La mère

    •       Kristell Bizien : L'hôtesse de l'air

    •       Marite Mibalo Johansson : Madame Bla

    •       Anders Eriksson : Henrik

    •       Freddy Rasch-Olsen : Réceptionniste de l'hôtel

    •       Emil Roos Lindgren : Randonneur barbu

    •       Fredrik Carlsson : Randonneur

    •       Anna Åström : Randonneuse

    •       Viktor Lundin : Noyé

    •       Jesper Höglund et Gilles Balabaud : Bûcherons