Pour qui sonne le glas ?

Après les échecs de son projet d’adapter le manga Cobra et de ses deux derniers films Horns et La 9^e vie de Louis Drax, Alexandre Aja signe peut-être avec cette série B l’adieu à Hollywood. Après Haute Tension en 2003, un premier thriller d’horreur gonflé, il s’expatrie à Hollywood pour le remake de La colline a des yeux de Wes Craven. Il enchaine les succès Mirrors, Pyranha 3D, ce qui lui donne sans doute l’occasion de se lancer sur des projets plus personnels. Il soutient d’autres réalisateurs à travers sa maison de production. Horns est un échec aux États-Unis, moins en France. Il confirmait l’univers et le talent d’Alexandre Aja. On les retrouve dans cette série B, Crawl, au scénario prévisible, que l’auteur conduit sur d’autres rives.

Le sujet renvoie à des thématiques différentes, comme le rapport père et fille, une jeune femme brisée qui se relève dans la souffrance et plus que la peur, la survie en milieu naturel. C’est un film plus écologique, climatique que d’horreur. L’héroïne, comme lui, se relève d’un grand rêve et du poids du père pour affronter la réalité. C’est peut-être une métaphore de la chute commerciale d’Aja choisissant de renouer avec un film modeste. Après la maison Craven, il revient à celle de Sam Raimi, Ghost House. En effet il avait le choix pour ses premiers pas aux Etats-Unis, entre La colline a des yeux ou Les messagers pour Sam Raimi. Crawl est un huis-clos rassemblant tout le savoir-faire du réalisateur, utilisant l’espace et les crocodiles pour maintenir la haute tension.

Il s’échappe vers l’extérieur avec des scènes significatives rappelant la thématique de la survie, de la place de la nature, du climat. Des jeunes venus piller la société de consommation finiront peut-être dans l’estomac des crocos. Il lorgne du côté de George Romero avec Zombies, souvent vu comme un pamphlet contre la société de consommation. Le choix de la fin de Crawl et ses nombreux projets nous éclairent peut-être sur l’avenir d’Alexandre Aja. Il préfère l’espérance à la mort. C’est peut-être une bonne nouvelle pour Cobra qui, à l’heure des Gardiens de la galaxie et le renouveau de Star Wars, a toute sa place.

 Patrick Van Langhenhoven

Titre original et français : Crawl

    Titre québécois : Terreur dans La Tempête

    Réalisation : Alexandre Aja

    Scénario : Michael Rasmussen et Shawn Rasmussen

    Direction artistique : Dragan Kaplarevic et Ketan Waikar

    Décors : Alan Gilmore

    Costumes : Momirka Bailovic

    Photographie : Maxime Alexandre

    Montage : Elliot Greenberg

    Musique : Max Aruj et Steffen Thum

    Production : Alexandre Aja, Craig J. Flores et Sam Raimi

    Producteurs délégués : Justin Bursch, Grégory Levasseur et Lauren Selig

    Producteur exécutif : Andjelija Vlaisavljevic

    Sociétés de production : Raimi Productions et Ghost House Pictures

    Société de distribution : Paramount Pictures (États-Unis, France)

    Budget : 17 millions de dollars1

    Pays d'origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur

    Genre : horreur, catastrophe

    Durée : 87 minutes

    Dates de sortie : 24 juillet 2019 (- 12 ans)

Distribution

    Kaya Scodelario (VF : Karine Foviau) : Haley Keller, la fille de Dave

    Tina Pribicevic : Haley, jeune

    Barry Pepper (VF : Guillaume Lebon) : Dave Keller

    Ross Anderson (VF : Jérémy Bardeau) : Wayne Taylor

    Anson Boon : Stan

    George Somner : Marv

    Ami Metcalf (VF : Julia Boutteville) : Lee

    Jose Palma : Pete

    Morfydd Clark : Beth Keller

    Annamaria Serda : Emma

    Savannah Steyn : Lisa

    Jovana Dragas : Susan

    Colin McFarlane : le gouverneur