Coexister
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En Bref
Pour Nicolas, producteur de musique, l’avenir semble plutôt sombre, pas une démo n’enthousiasme son cœur. Tout ce qu’il écoute ressemble à de la soupe musicale quand ce n’est pas une insulte à la musique. À défaut de trouver rapidement une bonne idée, il devra mettre la clef sous la porte et imaginer un autre métier. Coup de baguette magique d’une bonne fée, il lui vient un trait de génie, monter un groupe jamais vu. Il envisage de mettre sur scène un rabbin, un imam et un prêtre. Sabrina son assistante trouve l’idée géniale et n’hésite pas à battre la campagne pour trouver les oiseaux rares. C’est ainsi que Samuel, un rabbin chanteur en perte de vitesse, décide de remonter sur scène. Pour l’imam, on triche un peu avec Moncef, chanteur maghrébin d’un bouiboui perdu. Pour le prêtre, Sabrina dégotte dans la campagne profonde, après bien des vicissitudes, le candidat à la voix d’ange. Il ne reste plus qu’à accorder nos violons et en route pour les étoiles du show-biz. De l’idée à la scène, la route s’avère difficile et les débuts peu enthousiastes, mais les voies du Seigneur sont impénétrables et tout pourrait basculer sur la piste aux étoiles !
Fabrice Éboué, comme le bon vin, s’améliore avec les années en passant à la réalisation solo. Il réalise un duo avec Thomas N’Gijol, Case départ, Le crocodile du Botswanga avec Lionel Stekette et Thomas N’Gijol en acteur. Il continue d’explorer la thématique du vivre ensemble, du racisme, en éborgnant avec ironie la société. Coexister reste encore un film sage avec quelques moments de fulgurance corrosifs bien trouvés sur la cohabitation interconfessionnelle et celle des peuples. Nous n’en sommes pas encore à la comédie vacharde qui bouscule le genre, mais avec les années, qui sait… Le film respecte avant tout son public en restant caustique, jamais méchant, dans la marge sans trop déborder du cadre. Il s’inspire du groupe de trois prêtres chanteurs créé à l’initiative de Monseigneur Di Falco qui révolutionna le monde du show-biz de 2010 à 2014. C’est avant tout une bonne galerie de personnages, chacun cache ses petits secrets inavouables voire pour Moncef ses démons. C’est encore la route qui transforme nos individus.
Dans le fond de leur cœur, ils trouvent ensemble à coexister le sens à donner à leur vie. À la fin, chacun apprend beaucoup de l’autre, ce qui l’aide à trouver sa voie et donner des couleurs à sa vie. C’est plus à travers la satyre que la morale qu’il nous force à nous interroger sur nos comportements et nos images d’Épinal. Le trio d’acteurs fonctionne bien, chacun s’amusant avec les idées reçues sur son rôle, que ce soit le prêtre, Guillaume de Tonquédec, en saint respectueux du vœu de chasteté. C’est Ramzi dans un ex-chanteur de Raï reconverti en imam, bravant tous les tabous, des filles aux saucissons en passant par l’alcool. Jonathan Cohen n’est pas mal non plus en rabbin marqué par une circoncision transformant le pauvre garçon en fille. Elle ne manque pas de nous rappeler que la meilleure des religions est celle du vivre ensemble. Cette comédie plaira à toute la famille, quelle que soit sa confession. Elle rassemble, au nom de l’humour, tous les peuples.
Patrick Van Langhenhoven
• Titre : Coexister
• Réalisation et scénario : Fabrice Éboué
• Photographie : Philippe Guilbert
• Montage : Alice Plantin
• Musique : Guillaume Roussel
• Son :
• Décors
• Costumes :
• Attachée de presse : Sandra Cornevaux
• Producteurs : Édouard de Vésinne et Fabrice Éboué
• Directeur de production : Alain Mougenot
• Société de production : EuropaCorp
• Coproduction : Chez Félix
• Société de distribution : EuropaCorp Distribution (France)
• Pays d’origine : France
• Langue : français
• Format :
• Genre : comédie
• Durée : 90 minutes
• Dates de sortie : 11 octobre 2017
Distribution
• Fabrice Éboué : Nicolas Lejeune
• Ramzy Bédia : Moncef, l'imam
• Guillaume de Tonquédec : Benoit, le curé
• Jonathan Cohen : Samuel, le rabbin
• Grégoire Foessel : un technicien du cinéma
• Amelle Chahbi : Alexia
• Audrey Lamy : Sabrina
• Mathilde Seigner : Sophie Demanche
• Cédrick Spinassou
• Betty Pelissou
• Emmanuelle Jacques
• Mylene Bude : la groupie
• Michel Drucker : lui-même
