Vous aimez les clowns ? Nous aimons tous l’Auguste avec son nez rouge et sa perruque frisée aux couleurs chatoyantes. Kent était comme nous tous jusqu’au jour où sa vie a basculé dans le costume du clown. Cette histoire commence avec l’anniversaire de son fils Jack et du clown qui devait animer la journée des petits enfants. Heureusement, Kent, agent immobilier, trouve par hasard, dans une malle, dans la cave, un costume d’Auguste. Déjà en retard et souhaitant le meilleur pour son fils, il endosse la tenue et devient Nigo le clown. Les bambins sont aux anges. On rit, on s’esclaffe aux blagues du clown amateur et l’honneur est sauf. Un monde idéal dans une vie idéale, sauf que le soir, épuisé, Kent s’écroule et pas moyen d’enlever ce foutu déguisement. Passe encore de passer la journée en Nigo le clown, mais la chose devient un vrai cauchemar quand on commence à se blesser. Kent rit de moins en moins quand sa vie devient un cauchemar. Il déchante quand il apprend par l’ancien propriétaire que le banal vêtement est maudit. Il panique quand il commence à boulotter les petits enfants au déjeuner. « Bienvenue en enfer mon ami ! On rigole moins » dirait le clown blanc sur la piste. Comment Kent et sa femme Meg retrouveront-ils le chemin du bonheur ? Pour l’instant leur haine pour les clowns est un bon point de départ pour lever la malédiction - ou pas.
« Le sixième jour, Dieu créa le Clown. Le septième jour, il dut se reposer tellement il riait encore ! »
Dire que j’adorais les clowns, voilà un film qui me fâche avec la profession pour toujours. Pas facile de rebondir sur un type en costume de clown qui court après de charmantes têtes blondes pour les boulotter. C’est pourtant ce qu’arrive à nous proposer dans sa Piste aux étoiles le réalisateur, Jon Watts. Il finit le boulot entrepris il y a peu avec Zone 31 de Rob Zombi ou Ça de Stephen King. Il est moins baroque que le premier et moins classique que le second. Jon Watts nous emporte dans cette quête maléfique avec deux ou trois séquences d’anthologie. Nous prendrons comme exemple le final avec tous ces jeux d’enfants se transformant en petites boutiques des horreurs. C’est la deuxième fois que le réalisateur s’empare d’un genre pour se l’approprier de façon intelligente.
Dans Cop Cars découvert à Deauville, il manipulait avec aisance le polar et la balade sauvage. Il procède de la même façon avec Clown jouant sans cesse avec l’imagerie de l’Auguste et du cinéma d’horreur. Comme James Wan, on reconnaît la passion pour un cinéma de genre qu’il connaît sur le bout des doigts. Sans vraiment le révolutionner de fond en comble, il l’imprègne de sa personnalité avec pour thème l’enfance, l’innocence face au mal. Il faudra vérifier cette thématique avec sa version de Spiderman Homecoming sortant le douze juillet. Dans son univers, le bonheur bascule dans la tragédie quand le bien devient le mal. Sans vous révéler le fond de l’affaire, c’est plutôt bien trouvé, sa gestion de la malédiction qui remonterait au cauchemar des origines. Cette figure mythique remonte à l’Antiquité, aux personnages grotesques que l’on retrouve dans la Commedia dell’arte.
Il apparaît sous sa forme actuelle pour la première fois au XVIIIe siècle, caricaturant les numéros de cirque. Il se transforme pour devenir celui que nous connaissons au fur et à mesure des années. C’est Stephen King qui avec Ça en fait une figure du film d’horreur responsable d’une vague de la coulrophobie pouvant provoquer des spasmes, du stress ou des difficultés respiratoires. En attendant, vous pouvez vous jeter sur le DVD ou BR de Clown sans risque, pour un spectacle garanti.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:
Les Coulisses du film - Fausse bande-annonce originelle qui a inspiré le filmTitre original : Clown
Réalisation : Jon Watts
Scénario : Jon Watts et Christopher D. Ford
Direction artistique : Lisa Soper
Décors : Garren Dunbar
Photographie : Matthew Santo
Montage : Robert Ryang
Musique : Matt Veligdan
Production : Mac Cappuccino, Eli Roth et Cody Ryder
Producteurs délégués : Robert Menzies, Brian Oliver, Harvey Weinstein et Bob Weinstein
Sociétés de production : Cross Creek Pictures, Vertebra Films et Zed Filmworks
Société(s) de distribution : Dimension Films (États-Unis)
Pays d’origine : États-Unis, Canada
Langue : anglais
Format : Couleurs - 35 mm - 2.35:1 - Son Dolby numérique
Genre : Horreur
Durée : 100 minutes
Dates de sortie : 27 janvier 2017
Dates de sortie DVD : 28 Juin
Distribution
Eli Roth : Frowny le clown
Peter Stormare : Herbert Karlsson
Elizabeth Whitmere : Denise
Andy Powers : Kent McCoy
Christian Distefano : Jack McCoy
Laura Allen : Meg McCoy
Matthew Stefiuk
Lucas Kelly : Colton