The Circle

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Un film de James Ponsoldt ,
Avec Emma Watson,

Genre : Science-fiction
Durée : 1h50
États-Unis

En Bref

Mae cherche sa place dans la société, enchaînant les petits boulots précaires. Elle finit grâce à son amie Annie par tirer le gros lot, un emploi dans le Circle. Elle devient un petit poisson novice dans cette grande entreprise de réseaux sociaux réunissant plusieurs fonctions dans son giron. Pour faire court, pour circuler sur la toile plus besoin de trente-six comptes, le Circle vous soulage de tout. Peu à peu petit poisson deviendra grand pourvu que dieu lui prête vie dit la chanson. Mae s’implique de plus en plus et accepte de participer à une expérience nouvelle, la prochaine étape de votre vie de Geek. C’est la vie transparente, pas de limite, pas de coupure dans le réseau mieux que le loft et autre émission de télé-réalité. Il ne sera plus nécessaire de balancer sur la toile la photo de votre déjeuner, la tronche de votre nouvelle copine, l’herpès de maman. Tout est en direct ! Votre vie, grâce à des mini caméras, s’étale sur la toile avec juste le temps d’aller aux gogues pour toute intimité. Vous êtes bienvenus dans la transparence complète de votre existence, bienvenue en 1984 vous dirait l’ami George Orwell. Tout cela ne va pas sans risque et quand le voile se lève, il est peut-être déjà trop tard.

The Circle est une bonne idée au départ sur un monde qui échappe à ses créateurs et finit par déraper. Il dévoile le danger des Facebook, Google, Apple et autre réseaux sociaux qui ne veulent que votre bien. La moitié des idées du récit sont déjà effectives comme l’analyse de votre profil pour vous aider à chercher sur l’immensité de la toile votre bonheur. C’est la paire de godasses, le froc, la jupe, l’objet indispensable à votre vie. Cette fois dans le film vous voilà branché pour analyser votre vie, votre corps, vos conversations, tout est mis à nu. C’est la dérive d’un système décrit par George Orwell en partie dans 1984. Au départ c’est un roman dystopique de science-fiction de Dave Eggers paru en 2013. La dystopie est une utopie qui empêche à ses membres d’atteindre le bonheur et vire au cauchemar.

Les romans les plus emblématiques du genre sont Le Meilleur des mondes (1932) d’Aldous Huxley, Ravage (1943) de René Barjavel, 1984 (1949) de George Orwell, Fahrenheit 451 (1953) de Ray Bradbury. Mais The Circle s’enferme très vite dans son discours et finit par tourner en rond sans développer le fond. Par exemple, la rencontre avec Kalden, le créateur. Il partait d’une utopie du bonheur, détournée en un projet pervers par ses associés. De la même façon, les dangers de l’exposition de votre vie aux yeux de tous restent très consensuels. La copine Annie ressemble plus à un faire valoir qu’à un vrai personnage. Tom Hanks aurait mérité un meilleur traitement en méchant de service. Emma Watson nous habituait à mieux avec l’après Harry Potter prometteur, La belle et la bête, Colonia, Regression, The bling Ring, c’est la fin ?

C’est le premier faux pas, sur un scénario prometteur qui chez un autre réalisateur posséderait peut être plus d’envergure. Plus que le sujet, c’est bien le traitement qui manque d’ambition. La fin est particulièrement intéressante… attention spoiler ! Après avoir dénoncé le système, Mae devient le gourou d’un nouveau mouvement « tous à poil » au sens figuré sur la toile. Cette fin rassure les monstres cités plus haut qui pourront vous dire que c’est l’utilisation et non le système qui est pervers. Dommage que cette nouvelle utopie du bonheur, future dystopie ne soit pas plus creusée. Bienvenue en 1984 il ne faudra pas dire que l’on ne vous avait pas prévenu.

Patrick Van Langhenhoven