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affiche Chez nous

Chez nous

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Un film de Lucas Belvaux ,
Avec Emilie Dequenne, André Dussollier, Guillaume Gouix,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h58
France

En Bref

L’histoire se situe dans le Nord-Pas-de-Calais où la misère sociale et un certain désespoir font leur nid. Pauline, infirmière libérale, tente de concilier son métier, ses enfants et la difficulté sociale qu’elle croise chaque jour. C’est dans cette ambiance qu’elle retrouve l’amour de sa jeunesse, Stéphane et que le bon docteur Philippe Berthier lui propose de rejoindre les rangs de son parti d’extrême-droite, le « Bloc patriotique ». Fille de communistes, elle voit l’occasion d’agir pour changer un monde de plus en plus désertique. Certes, les idées de Berthier s’inspirent d’un discours plutôt populiste loin de ceux de son enfance.

La voilà lancée dans une campagne « pour bouger le monde » qui ne sera pas sans répercussions. Elle oublie que derrière certaines idées, s’en cachent d’autres, plus obscures. Tout le monde n’accepte pas son engagement, à commencer par son père, ni la cité où elle intervient comme infirmière. Pour le parti, elle est avant tout une bonne figure locale pour s’implanter dans la ville. Elle est loin de se douter des enjeux de sa candidature, partie sous de bons auspices pour sa part. Plus l’échéance approche et plus le voile qu’elle soulève lui donne la nausée. À un moment, il faudra bien choisir de pactiser avec le diable ou de suivre une autre voie.


Loin d’un discours simpliste, Chez nous démonte les rouages d’un message populiste duquel le peuple paraît bien absent. Si certaines instances, groupuscules que je ne nommerai pas, se retrouvent dans ce portrait, c’est peut-être qu’il touche à leur part d’ombre qu’ils souhaitent nous dissimuler. Entre la parano d’un monde où l’autre ne possède pas sa place, la haine comme étendard et le retour à une société archaïque, voire une dictature, il n’est pas étonnant qu’ils imaginent le film comme une menace. Au contraire, plein de bons sens, celui-ci montre la stratégie pour effacer le mauvais élève et la part de ténèbres, pour un discours plus « light » et recommandable.

Il démonte la machine la plus calculatrice et le sectarisme. Il montre comment la parole peut attirer dans sa toile des esprits pleins de bonne volonté, prêtes à changer le monde. Dans sa galerie de personnages, il ne stigmatise jamais personne et tente de dévoiler leur part d’humanisme. Il ne les juge jamais, ni Agnès Dorgelle, la présidente, ni Berthier, le médecin, encore moins les petites mains. Cela ne l’empêche pas de mettre à jour toute la manipulation d’un système pour effacer sa part mauvaise. Par exemple, au personnage de Stéphane, extrémiste, chassant l’émigré avec ses copains, Berthier dit en gros : « Tu pouvais rester avec nous, il suffisait que tu mettes le costume ». La question principale du film est bien de savoir si le fond change ou uniquement la forme. Il suffit d’écouter, de réfléchir, de voir les dérapages, plus verbaux aujourd’hui que les véritables coups de poing d’hier, pour se faire son propre avis.

Les idées se retrouvent avant tout à travers les figures des personnages, des gens ordinaires attirés par une partie du programme, aux hautes instances plus calculatrices, comme tout parti politique aujourd’hui, en passant par les groupuscules actifs extrêmes leur échappant. Tous partis confondus, Chez nous montre bien comment les idées s’effacent pour ne laisser place qu’à un calcul électoral. Il relance le dialogue en sortie de salle et c’est son intérêt principal. Chacun défendra ses positions et argumentera pour que du débat naissent des idées. Le parti d’extrême-droite en fera une polémique stérile pour apparaître comme le pauvre enfant battu de la famille. Il se fait un avis sur une bande annonce, ce qui me semble peu pour avoir une idée sur un film d’une heure et cinquante-huit minutes. Ce qui, quelque part, contrairement à ses arguments, est une tentative pour l’utiliser à des fins électorales. Il vous reste à vous faire la vôtre, et juste réfléchir…

Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.40, Format DVD-9
Langues Audio : Audiodescription (pour malvoyants) Dolby Digital 2.0, 5.1, Français
Sous-titres : Français
Edition : Le pacte

Bonus:

Entretien avec Lucas Belvaux et Guillaume Gouix

•  Réalisateur : Lucas Belvaux

    •       Scénariste : Lucas Belvaux, Jérôme Leroy

    •       Producteur : Synecdoche, Artémis Productions

    •       Distributeur : Le Pacte

    •       Dates de sortie : 22 février 2017

 

Distribution

    •       Émilie Dequenne : Pauline Duhez

    •       André Dussollier : Philippe Berthier

    •       Guillaume Gouix : Stéphane Stankowiak

    •       Catherine Jacob : Agnès Dorgelle

    •       Anne Marivin : Nathalie Leclerc

    •       Patrick Descamps : Jacques Duhez

    •       Charlotte Talpaert : Nada Belisha

    •       Michel Ferracci : Dominique Orsini

    •       Mateo Debaets : Tom

    •       Coline Marcourt : Lili

    •       Corentin Lobet : Yo

    •       Thibault Roux : Max

    •       Stéphane Caillard : Victoire Vasseur

    •       Cyril Descours : Jean-Baptiste Verhaeghe

    •       Julien Roy : Bernard Tovi

    •       Bernard Mazzinghi : Alexandre de Mareuil

    •       Gérard Dubouche : François Marcillac

    •       Bernard Eylenbosch : Erwann

    •       Christophe Moyer : Éric

    •       Tom Robelin : Cyril

    •       Manon Wathelier : Anaïs

    •       Ludovic Molière : Jean

    •       Evelyne El Garby Klaï : Madame Oumaouche

    •       Iman Amara-Korba : Djamila Oumaouche

    •       Jeannine Le Gru : Madame Rolin

    •       Jean-Louis Sbille : M. Biaggi

    •       Pierre Degand : Skieur