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affiche Capharnaüm

Capharnaüm

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Un film de Nadine LABAKI,
Avec Zain ALRAFEEA, Yordanos SHIFERA,

Genre : Drame psychologique
Durée : 2h03
Liban

En Bref

Zain, douze ans environ, bien qu’on n’ait pas trace de sa date exacte de naissance, assigne ses parents en justice. Le motif : « pour m’avoir donné la vie ». Pendant deux heures et quelques minutes, Nadine Labaki va nous faire remonter le fil des événements qui conduisent à cette scène pour le moins inattendue. Dans un Liban filmé côté arrière-cours plutôt que buildings et plages riantes, du souk au bidonville, elle nous entraine sur les pas de Zain, petite boule hirsute de résilience qui lutte sans répit pour se sortir de cette mouise apparemment sans issue dans laquelle ses frères et sœurs, lui-même et la plupart des gens qu’il rencontre ou côtoie sont plongés.


Capharnaüm se veut drame social. Ses interprètes sont impeccables. Le souci vient peut-être de la volonté d’en faire trop de sa réalisatrice. Longues sont les scènes dans l’appartement des parents où les enfants dorment tassés en vrac les uns contre les autres. Ils sont soigneusement dépeignés et leurs joues sont toujours un peu sales. Il en va de même dans le portrait que nous brosse Nadine Labaki. Trop de poussière, trop de méchanceté, trop d’exploitation des enfants par les adultes, des adultes sans papiers par ceux qui en ont, etc. On ajoute une louche de ralentis et une nappe de musique, et voilà une réalisation pas très digeste, et étirée dans le temps.

Cependant, une fois qu’on a dit ça, il y a tout le reste. L’inventivité de Zain dans sa cavale, ses mensonges de débrouillard, ses inventions pour s’occuper du bébé de la femme qui l’a recueilli, les petits instants de tendresse bienvenus, tous ces moments emportent l’adhésion. Manifestement, comme en cuisine, il faut toutefois éviter de trop assaisonner.

Dans Caramel, Labaki étonnait par son point de vue et on lui pardonnait volontiers le ton mélo qui venait parfois flouter le propos. Et maintenant où on va ? avait provoqué quelques doutes dans le monde de la critique. Capharnaüm s’expose à une réception mitigée malgré le Prix du Jury qu’il a remporté à Cannes.

Nadine Labaki porte un propos, une conviction. Le Liban est malade du patriarcat et de la pauvreté dans ce qu’elle déclenche de plus sauvage. Mariage des petites filles, enfants soumis au travail avant l’âge, scolarisation inexistante dans certaines couches de la société. A trop enfoncer le clou elle dessert un peu son film mais de nombreux passages font mouche et resteront dans les mémoires.


Françoise Poul

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Titre français : Capharnaüm

    Réalisation : Nadine Labaki

    Scénario : Nadine Labaki

    Photographie : Christopher Aoun

    Montage : Konstantin Bock

    Musique : Khaled Mouzanar

    Son : Chadi Roukoz

    Pays d'origine : Liban

    Langue originale : arabe

    Format : couleur

    Genre : dramatique

    Durée : 123 minutes

    Dates de sortie : 17 mai 2018 (Festival de Cannes 2018) 17 octobre 2018 Distribution

    Zain al-Rafeea : Zain

    Yordanos Shifera : Rahil, mère de Yonas ayant prit Zain sous son aile

    Fadi Youssef : Selim

    Cedra Izam : Sahar, sœur aînée de Zain

    Treasure Bankole : Yonas, fils de Rahil

    Alaa Chouchniye : Aspro

    Kawtar al Haddad : Souad

    Nadine Labaki : Nadine, l'avocate