« Alors on n’attend pas Patrick »
Les vacances la plage le ciel et les flots bleus s’étalent comme une prophétie de bonheur à l’horizon. Patrick is back ! Pour limiter le coût du transport, il vient de perdre son travail, il choisit le covoiturage à la mode, mais avec ses petites surprises. À la place de la jolie pin-up, il embarque les To Bee Free, un groupe de jeunes attirés par les promesses de l’été. Une fois sur son emplacement, Patrick endosse sa tenue, le slip moule-bite et largue ses passagers. Il retrouve l’équipe de joyeux campeurs, Jacky aux abonnés absents, la mémoire semble faire un tour de l’autre côté d’une vie… Paulo a le cœur en berne. Il s’interroge sur sa sexualité, égarée dans les limbes de l’amour perdu. Patrick lui conseille de remonter en selle, d’actionner la pédale, rien de mieux une fois à terre que de regrimper sur la jument.
Le roi du broute-minou aurait-il perdu sa langue, son entrain, sa fougue ? Il se demande s’il est un homme à mecs ou à femmes. Pendant ce temps, le pauvre Jacky recommence en boucle le premier apéro et s’amuse comme un jeune premier. C’est le temps des vacances rejouant dans la fraicheur des plages de l’été les violons de la vie. Petit imprévu, les To Bee Free du début plus connus sous le nom de Benji, José et Robert se retrouvent SCF, sans camping fixe ! Ils squattent le deux toiles de Patrick qui leur impose quelques règles de savoir-vivre et des vieux tubes. Tout le monde s’élance sur la piste de l’été dans la danse des vacances et d’un break où l’on jette les soucis aux orties pour empoigner le rire de la vie.
Nos trois lascars s’entendent comme larrons en foire avec Jacky, peinent un peu avec les règles de Patrick et découvrent les joies du camping et toute la petite équipe de joyeux drilles. Ils seront bien contents de trouver Patrick pour une soirée où Benji voudrait gagner le cœur de la petite Morgane. La fifille à son papa, un animateur de télé réputé, planté sur sa villa de l’autre côté de la baie. Patrick joue le père de substitution pour Robert qui aimerait bien fêter son anniversaire au bord de la piscine. C’est l’été, tout est possible, même et surtout l’improbable. Le temps des vacances, ce n’est que du bonheur assuré de nouveau pour notre bande où chacun trouvera dans l’autre une petite voix pour l’aider à franchir les difficultés de la vie.
Camping c’est d’abord une galerie d’habitués que le spectateur retrouve avec bonheur et délices. Il faut jouer sur les codes du genre sans trop les pervertir. C’est avec bienveillance que Fabien Onteniente s’empare de nos figures incontournables pour leur donner un nouvel envol. Ainsi Jacky devient légèrement sénile, Alzheimer avec l’apéro à toute heure comme devise. Paulo le broute-minou s’interroge sur sa sexualité après un moment d’égarement dans une boite gay, le Croque-monsieur. C’est l’occasion d’aborder des thématiques de notre société actuelle de façon légère, ouvrant à la réflexion sur le racisme, l’homosexualité, la différence des générations, de classe, le handicap, le retour de la cinquantaine, la cougar, etc. Les personnages ne sont jamais agressifs ni vulgaires, loin de l’image du beauf raciste à la Vuillemin ou Reiser, nous sommes plus dans la caricature légère de monsieur-tout-le-monde.
C’est sans doute pour cela que le film nous touche, car il parle de nous, de nos amours, nos emmerdes, nos façons de réagir à la face du monde et la joie des vacances, temps mort avant de reprendre les soucis de la vie. Camping 3 s’amuse, batifole avec les différences de classe et d’âge. C’est la rencontre avec ceux que Patrick appelle les To Bee Free, trois jeunes en quête eux aussi d’un peu d’insouciance le temps d’un été. C’est le cœur de Camping 3 renouvelant l’humour dans une autre direction entre les vieux de la vieille, accros aux années quatre-vingt et la nouvelle génération plus Maître Gims. Entre les Parisiens bobos branchés de gauche et un monde plus populaire, ouvrier. En plus d’aimer leurs personnages, Fabien Onteniente et Franck Dubosc nous dévoilent un tapis rouge de bons jeux de mots savoureux qui s’ajoutent à la longue litanie humoristique que l’on a plaisir à retrouver ou à découvrir.
Par exemple : « Avoir des amis sur Facebook c'est comme être millionnaire au Monopoly, c'est du vent. » « Chassez le naturel, il revient au goulot. » Nous retrouvons des séquences types comme le gâteau à l’herbe qui fait rire, la petite bluette de vacances, brisant les cœurs quand vient le temps des séparations. Les deux compères détournent tout cela avec bonne humeur, sans méchanceté, toujours avec un grand cœur pour leur galerie de personnages. Camping 3 est à savourer sans se prendre la tête, comédie estivale. Elle n’a d’autre but que d’ouvrir le bal de l’insouciance et de la bonne humeur. Jouer la polémique serait de mauvais goût, chercher des poux dans la tête de cette équipe, lui prétendre des idées qu’elle n’a pas, une erreur. Laissons- nous aller, le temps des vacances, du camping, des orages et des rencontres improbables, de ces amours qui s'ébauchent, et fleurissent dans les feux, or et sang des levers de soleil. Demain nous oublierons le temps gris et nous reprendrons nos vieux habits. Il n’est pas nécessaire pour profiter de ce dernier opus d’avoir vu les autres, mais c’est un petit plus malgré tout.
Patrick Van Langhenhoven
Réalisation : Fabien Onteniente
Scénario : Fabien Onteniente et Franck Dubosc
Directeur de la photographie : Pierric Gantelmi d'Ille
Montage : Bruno Safar et Elisa Aboulker
Décors : Jacques Rouxel
Costumes : Sabrina Riccardi
Son : Paul Lainé
Assistants réalisation : Enzo Onteniente et Ivan Rousseau
Musique : Jean-Yves d'Angelo
Production : Patrick Godeau et Jérôme Seydoux
Sociétés de production : Waiting for Cinema, Pathé Production, TF1 Films Production
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 105 min (1 h 45)
Genre : Comédie
Date de sortie : Drapeau de la France France : 29 juin 20162
Distribution
Franck Dubosc : Patrick Chirac
Antoine Duléry : Paul « Paulo » Gatineau
Claude Brasseur : Jacky Pic
Mylène Demongeot : Laurette Pic
Laurent Olmedo : Gaby, le 37
Gérard Jugnot : Jérôme Charmillard
Michèle Laroque : Anne-So Chamillard
Philippe Lellouche : Stéphane Carello
Alix Bénézech : Manon
Eden Ducourant : Aurélie Gatineau
Bernard Montiel : lui-même
Cyril Mendy : Robert
Mister V : Kevin Ledoux3
Cristiana Réali : Clotilde
Michel Crémadès : le moustachu
Luc Palun : le campeur jovial
Sophie Mounicot : Sabrina
Louka Meliava : Benji
Jules Ritmanic : José
Leslie Medina : Morgane Chamillard