« Dans le port d’Amsterdam » chantait Brel « il y a des marins qui rêvent » et des prostitués juvéniles rajouterait Patrick Chiha. Le film s’ouvre sur le port et ses navires, la ville endormie aux allures de fable moderne où l’eau, lieu de passage, marque la transition entre la réalité et un certain onirisme. Dans un vieux bar ouvrier, une bande de gamins perdus, sans Peter Pan pour les faire rêver, joue la symphonie du monde. Que viennent-ils chercher sur le bord du monde, de l’argent facile, une autre vie, l’oubli ? On parle des clients de façon crue, des espoirs que l’on espérait trouver ailleurs, de la famille à construire ou rester au pays. C’est entre réalité ou des moments inventés, quand la parole semble se libérer que le film déroule sa trame narrative. Patrick Chiha invente une nouvelle manière de rendre compte de ces existences sur le fil qu’il saisit sans les trahir. L’espace se transforme sous les lumières des néons de couleur, loin des paillasses sales, des murs de leur horizon habituel. Ils se racontent dans un lieu où l’horloge du temps s’arrête, ne laissant que les mots s’accrocher dans l’espace réinventé.
« Dans le port d’Amsterdam » chantait Brel « il y a des marins qui rêvent » et des prostitués juvéniles rajouterait Patrick Chiha. Le film s’ouvre sur le port et ses navires, la ville endormie aux allures de fable moderne où l’eau, lieu de passage, marque la transition entre la réalité et un certain onirisme. Dans un vieux bar ouvrier, une bande de gamins perdus, sans Peter Pan pour les faire rêver, joue la symphonie du monde. Que viennent-ils chercher sur le bord du monde, de l’argent facile, une autre vie, l’oubli ? On parle des clients de façon crue, des espoirs que l’on espérait trouver ailleurs, de la famille à construire ou rester au pays. C’est entre réalité ou des moments inventés, quand la parole semble se libérer que le film déroule sa trame narrative. Patrick Chiha invente une nouvelle manière de rendre compte de ces existences sur le fil qu’il saisit sans les trahir. L’espace se transforme sous les lumières des néons de couleur, loin des paillasses sales, des murs de leur horizon habituel.
Ils se racontent dans un lieu où l’horloge du temps s’arrête, ne laissant que les mots s’accrocher dans l’espace réinventé. On raconte le prix d’actes sexuels, de la première rencontre, la difficulté de la langue, l’exil, du temps qui accroche les premières rides, des capotes à ne jamais oublier. On peut penser que derrière se cache une vérité plus sombre qui blesse leur âme. Patrick Chiha laisse la parole s’épancher sans jamais la contrôler. Libre, elle coule comme le Styx, les séparant de l’enfer. Yonko, Nikolay, Vassili, Stefan, Assen et leurs amis, 20 et 25 ans et déjà l’expérience féroce lamine leurs espoirs. Ils quittent le pays pour tenter de construire une vie ordinaire, mais très vite, la prostitution et l’argent facile, vite dépensé, deviennent un cercle vicieux. La force du film est dans sa mise en scène à l’esthétique étrange, aux allures fassbinderiennes. Ce monde fantasmé devient vite une quête où le sens de la vie tourne en rond comme les chansons des bars enfumés où se perdent leurs illusions dans un monde sans pitié.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus :
Entretien et avant-premières -
Galerie de photos
Biographie
Bande-annonce
Titre original : Brüder der Nacht
Réalisation : Patric Chiha
Scénario : Patric Chiha
Photographie : Klemens Hufnagl
Son : Atanas Tcholakov
Montage : Patric Chiha
Mixage: Alexander Koller
Production : Ebba Sinzinger & Vincent Lucassen
Société de production : Wildart Film
Société de distribution : France Épicentre Films Autriche Stadtkino
Pays d'origine : Autriche
Langue originale : bulgare-romani-allemand
Format : couleur - 1:1,85 - Dolby Digital - DCP
Durée : 88 minutes
Dates de sortie :8 février 2017