Blue Beetle arrive dans un climat difficile. La Warner peine, après plusieurs échecs, à installer son univers DC. La crise économique et une grève la handicapent fortement. De plus, ici, le scénario n’est pas très original, que beaucoup comparent à Spiderman. Il faudrait peut-être revenir à des super-héros plus emblématiques plutôt que de miser sur le mauvais cheval. Pourtant Blue Beetle reste un film sympathique avec la thématique de la famille mise à l'honneur. Nous retrouvons le cheminement d'un jeune super-héros avec une bande de salopards aux trousses, un gros méchant, Carapax, des alliés sympas, sa famille et un oncle bricoleur, une petite amie, Jenny, la mort du père et une batterie de super pouvoirs puissants. Après Black Panther, et Shang Chi, c'est un nouveau venu issu des minorités américaines. Blue Beetle possède même des atouts, un humour bon enfant qui n'étouffe pas l'intrigue, des personnages secondaires sympathiques comme l'oncle Rudy, Nana, une grand-mère Tartine. Il suit toutes les étapes du film de super-héros, de la découverte des pouvoirs à la mort du père.

C'est la dernière version transformée par Geoff Johns et Keith Giffen qu'utilise la Warner. Charles Nicholas Wojtkowski et Will Eisner créent la première version en 1939. C'est un policier armé d'un équipement spécial et carburant aux vitamines. Dan Garrett en 1966 en fait un archéologue découvrant un étrange artefact magique, un scarabée égyptien. Il devient ensuite Ted Kord, le père de Jenny dont nous découvrons l'existence dans le film. Il lutte à l'époque contre une armée d'androïdes créée par son oncle. C'est en 2005 qu'apparait la version du film. Un jeune adolescent, fan de Batman, qui découvre un scarabée. Jusqu'à maintenant, concernant l'univers des super-héros DC, Warner n'arrive pas à s'émanciper d'une copie de Marvel sans chercher sa propre voie. Alors que Nolan avec Batman apportait un renouveau au genre la Warner s’empare de nombreux super-héros et s'engouffre dans cette brèche, misant sur le côté sombre.

Puis Warner tente de jouer la carte de l'humour à la Deapool, ce qui ne fonctionne pas toujours, depuis Batman Versus Superman qui n'était pas si nul. Le studio peine à trouver un nouveau souffle et enchaine les flops dont Flash, le dernier en date. Il espère, avec la venue de James Gunn, sortir de cette malédiction et retrouver l'embellie des beaux jours. Pour revenir à Blue Beetle, c'est justement en oubliant ce qui fait sa différence que le film devient banal. La ville, souvent un personnage secondaire, ici la banlieue particulière, n'est jamais utilisée comme un plus. Il en est de même de la communauté mexicaine, sud-américaine, devenue anecdotique. Pour finir, trop de clichés comme la sœur de Jaime en faire valoir, même l'oncle bricoleur n'est pas suffisamment creusé. Est-ce que le temps des blockbusters n'arrive pas à sa fin ? Je pense surtout qu'ils manquent d'un subtil mélange de fond et de forme. Pourtant, la version du Joker, plus contemporaine, plus folle et sombre, connait un vif succès.

Patrick Van Langhenhoven

Bonus:

• Blue Beetle Générations

• Origines
• Le début de la production
• En plein vol
• Le monde d'un héros
• Vision du scarabée
• Épisode 1 : Initiation
• Épisode 2 : Mystère
• La grand-mère de Blue Beetle sait mieux

    •    Harvey Guillén (VF : Romain Altché) : Dr Sanchez