Harley Quinn vient de rompre avec son fiancé déjanté, le Joker. C’est dans un grand feu de joie que la belle entame sa nouvelle vie d’amoureuse déçue. Elle noie son chagrin dans une errance au cœur de la ville arrosée d’alcool, de mauvais sandwichs, et d’un bon paquet de violence. Dans sa balade à la Calamity Jane sans pardon, elle croise la route d’une petite voleuse, Cassandra Cain, et d’une hyène aux crocs acérés. La première ouvre la porte à un paquet d’emmerdes et la seconde à plein de gros câlins. La petite arnaqueuse vole le diamant de Roman Sionis plus connu sous le sobriquet de Black Mask. Il a bien l’intention de leur ouvrir un boulevard pavé de mauvaises intentions et de sales coups vicieux. Heureusement dans leur course folle, elles rallient à leur cause d’autres filles mécontentes ! Huntress est sur la piste du criminel par vengeance. Elle ne fait pas dans la dentelle mais laisse une large trainée de sang. Dinah Lance, la future Black Canary a une dent contre Black Mask et lui réserve un chien de sa chienne ! Renée Montoya est un flic qui espère bien porter l’affaire au grand jour. Toutes ces filles ont plus d’une dent contre Black Mask et comptent bien solder leur vengeance dans un règlement de compte digne d’OK Corral.
En 2016 Suicid Squad explose le box-office mais laisse les fans sceptiques. Dans cette palette de méchants réunis pour la bonne cause, Harley Quinn tire son épingle du jeu. Elle est la seule à obtenir grâce aux yeux des aficionados. Elle doit beaucoup à l’interprétation baroque et haute en couleur de Margot Robbie. L’actrice australienne ne laisse pas l’occasion de mettre son personnage en avant. Elle imagine une nouvelle aventure avec la plus foldingue des héroïnes avec Tank Girl, mise en scène par une femme. Le choix se porte sur Cathy Yan auréolée par son passage à Sundance avec Dead Pigs en 2018. Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn est un road movie urbain ponctué de baston à la Bruce Lee, sans super pouvoirs, mais avec des filles malignes jouant de leurs charmes, de quelques gadgets et de beaucoup de bon sens. Les bagarres sont chorégraphiées par Chad Stahelski, coordinateur des cascades et réalisateur de John Wick.
C’est une débauche de couleurs, paillettes et poudre, dans un univers urbain noir comme la peste. On le doit à la photographie de Matthew Libatique, vu chez Darren Aronofsky (The Fountain, Black Swan, Mother!), et les deux premiers Iron Man. Harley Quinn trouve à la fois une interprète de choix et un univers où évoluer parfait. La schizophrénie, la folie, l’anarchie martèlent le récit d’un bout à l’autre. On les retrouve dans la séquence d’ouverture pyromane, celle de la fin, fête foraine dantesque, psychédélique, et tout au long du récit. Dans l’air du Me Too c’est un vrai film féministe avec des filles qui ne jouent pas les bad boys, mais « qui en ont » ! Il raconte en parallèle de la balade folle d’Harley, la création des Birds of Prey. Les oiseaux de proie naissent en 1996, c’est l’une des plus jeunes équipes de super héroïnes. C’est Jordan B. Gorfinkel (Batman : No Man’s Land) qui les réunit pour la première fois.
Elles s’envolent sous la plume de Chuck Dixon (Punisher, Batman) au scénario, et le crayon de Gary Frank (Shazam, Batman) au dessin. Harley Quinn n’appartient pas à la bande, mais les croise régulièrement. Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn est un voyage visuel sur des montagnes russes aux dialogues déjantés. Il ne pèche que par son envie de trop lorgner parfois du côté de Deadpool, non pas pour l’ambiance, mais pour son aspect teenager. Dans l’ensemble, Cathy Yan et Margot Robbie arrivent à s’émanciper en partie du cahier des charges lourdingue des studios, à suivre.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Birds of Prey (and the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn)
Titre francophone : Birds of Prey (et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn)
Titre alternatif anglophone : Harley Quinn: Birds of Preynote 1
Titre de travail : Fox Force Five
Réalisation : Cathy Yan
Scénario : Christina Hodson (en), d'après les personnages de l'éditeur DC Comics
Musique : Daniel Pemberton
Direction artistique : Julien Pougnier
Décors : K.K. Barrett
Costumes : Erin Benach
Photographie : Matthew Libatique
Montage : Jay Cassidy et Evan Schiff
Production : Margot Robbie, Bryan Unkeless et Sue Kroll
Production déléguée : David Ayer, Walter Hamada, Geoff Johns, Hans Ritter et Galen Vaisman
Sociétés de production : DC Films, LuckyChap Entertainment, Kroll & Co. Entertainment et Clubhouse Pictures
Société de distribution : Warner Bros. Pictures
Budget : 82 à 100 millions de dollars2
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue originale : anglais
Format : Couleur - 2.39:1 - son Dolby Atmos - IMAX / Dolby Cinema / 4DX / ScreenX
Genre : super-héros, action
Durée : 109 minutes
Dates de sortie : 5 février 2020, Interdit aux moins de 12 ans
Distribution
Margot Robbie (VF : Dorothée Pousséo) : Dr Harleen Quinzel / Harley Quinn
Mary Elizabeth Winstead (VF : Laëtitia Lefebvre) : Helena Bertinelli / Huntress
Jurnee Smollett-Bell (VF : Déborah Claude) : Dinah Lance / Black Canary
Rosie Perez (VF : Laurence Crouzet) : Renee Montoya
Chris Messina (VF : Benjamin Penamaria) : Victor Zsasz
Ella Jay Basco (en) (VF : Camille Timmerman) : Cassandra Cain
Ewan McGregor (VF : Bruno Choël) : Roman Sionis / Black Mask
Ali Wong : Ellen Yee
Steven Williams (VF : Michel Vigné) : le capitaine Patrick Erickson
Dana Lee : Doc
Daniel Bernhardt (VF : Jérémie Covillault) : le chauffeur de Roman
François Chau : M. Keo
Matt Willig (en) (VF : Jérôme Rebbot) : Happy
Bojana Novakovic (VF : Edwige Lemoine) : Erika
Ella Mika : Helena Bertinelli, enfant
Charlene Amoia (en) : Maria Bertinelli
Paul Lasa : Franco Bertinelli
Robert Catrini : Stefano Galante