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affiche The Bikeriders

The Bikeriders

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Un film de Jeff Nichols ,
Avec Austin Butler, Jodie Comer, Tom Hardy ,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h56
États-Unis

En Bref

Entre mythe et réalité, nous suivons le parcours d’une bande du bon vieux temps des motos rêvées, entre Easy Rider et L’équipée sauvage. C’est la route défilant avec le vrombissement des mécaniques dans un nuage de poussière traversant la ville. Johnny aimerait monter un club de motards pour le plaisir de la route et du partage d’une passion commune. C’est ainsi que naissent les Vandals, une troupe de bikers portés par le vent de la liberté. Benny est à l’image de James Dean, un rebelle dont l’âme refuse toute autorité et responsabilité. C’est un anarchiste sans entrave, soulevé par l’impossible rêve des grands espaces sans loi. Kathy aime Benny qui l’épousera mais ne sera jamais enchainé. Le film nous raconte l’histoire de ces types, enfants des pionniers que rien ne pouvait retenir, pas même une frontière toujours à repousser. Un journaliste saisit à travers ses photos et ses interviews la route de ces derniers indomptables. Ils se voulaient sans lien, libres d'affronter l’horizon, toucher à l’éternité. Du mythe à la réalité, leurs désirs finissent par se perdre dans les méandres de la mémoire rejointe par une vie ordinaire. Johnny est marié, père de famille. Benny finira par retrouver Kathy pour une petite vie peinarde. Il reste ces photos que le temps jaunit et efface.


« On veut tous appartenir à un groupe. On est rejeté partout, mais là, on est ensemble » The Bikeriders.

Jeff Nichols construit depuis son premier film une œuvre particulière, à l’image de ces motards entre mythe et réalité. La mise en scène a souvent le goût du vieux cinéma d’Hollywood justement, comme Easy Rider, L’équipée sauvage, référence ultime sur le monde des motards. L’esprit de rébellion, de liberté, frôlant l’anarchie pour mieux se reconstruire n’est jamais bien loin. Il se retrouve dans les dialogues et les désirs de ces hommes affrontant l’impossible, une tempête, une envie de liberté, le racisme. Ils finissent par se ranger, trouver auprès des femmes, toujours plus fortes, un semblant de sérénité dans une vie bien ordonnée. Ils sont souvent dans le passé, portés par un idéal proche du mythe. Les femmes savent que tout ceci n’est qu’un jeu d’enfant, que la vie est bien moins excitante mais que c’est la vie. Ceux qui résistent finissent par mordre la poussière, perdus dans les limbes, morts, abandonnés à l’oubli.


Jeff Nichols s'est inspiré d’un livre de photos sur ces motards de l’infini, reprenant parfois des poses mythiques. Le récit s’achève avec les jeunes motards qui transformeront leurs réunions viriles en un gang de trafiquants, prêts au meurtre. C’est la fin d’une époque sans nostalgie. Il s’agit juste de rendre compte d’un état d’esprit que le temps a laminé pour le transformer en mythe. L’idéal de la famille n’est jamais bien loin dans l’œuvre du réalisateur, comme une quête impossible. Les hommes sont à l’image de Johnny, remplis de convictions, prêts à les défendre et les transmettre. Ils regrettent sans doute, dans une des plus belles scènes, que Benny refuse ce lourd fardeau. Ils sont à l’image de ces cowboys que rien ne retient, toujours prêts à repousser les limites. Ils s’inscrivent, comme les autres, dans une galerie mythique que l’on a plaisir à retrouver. Nous comprenons que tout ceci n’est qu’un rêve, que la réalité est bien plus terrible et sans concession.


A l’image de la vie, elle ne pardonne rien aux rêveurs d’absolu. Chaque personnage possède un rôle bien défini, raconter l’histoire pour Kathy comme un moment perdu à retrouver au grenier de la mémoire. Défilent des figures oubliées d’un temps plus ancien et révolu, le motard bohême, Benny entre Rimbaud et James Dean, le chef de bande, Johnny, le journaliste, les vieux motards, etc. Jeff Nichols saisit une fois de plus un morceau de cette Amérique profonde des marginaux, ici le Midwest, région plate de passage. Certaines figures peuvent apparaître banales et sans relief, comme le journaliste et Kathy, juste utilitaire, et d'autres semblant appartenir au passé comme Johnny, Benny et les autres motards. Le film prend la forme d'une vieille boite exhumée du grenier qui, tout à coup, nous rappelle que nos parents, grands-parents ont eu un jour une autre vie.

Patrick Van Langhenhoven

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  Titre original : The Bikeriders
    Titre québécois : Les motards
    Réalisation et scénario : Jeff Nichols
    Musique : David Wingo
    Direction artistique : Matthew Gatlin
    Décors : Chad Keith
    Costumes : Erin Benach
    Montage : Julie Monroe
    Photographie : Adam Stone
    Production : Sarah Green, Brian Kavanaugh-Jones et Jeff Nichols
        Production déléguée : Fred Berger
    Sociétés de production : New Regency Productions et Tri-State Pictures
    Distribution : Focus Features
    Pays de production : États-Unis
    Langue originale : anglais
    Format : couleur
    Genre : policier, road movie, drame
    Durée : 116 minutes
    Dates de sortie : 19 juin 2024
    Classification : Tout public avec avertissement        

Distribution
    Jodie Comer : Kathy
    Austin Butler (VF : Kévin Goffette) : Benny
    Tom Hardy (VF : Jérémie Covillault) : Johnny
    Michael Shannon (VF : Emmanuel Gradi) : Zipco
    Mike Faist : Danny Lyon
    Norman Reedus (VF : Emmanuel Karsen) : Funny Sonny
    Boyd Holbrook : Cal
    Damon Herriman : Brucie
    Beau Knapp : Wahoo
    Emory Cohen : Cockroach
    Karl Glusman : Corky
    Toby Wallace : The Kid
    Happy Anderson (VF : Serge Biavan) : Big Jack

 Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage