Barbecue
___
En Bref
À l'approche de ses cinquante ans, Antoine, lors du marathon habituel avec sa bande, voit son cœur jouer la chamade, s’emballer, désirer faire un tour de l’autre côté de cette petite vie pépère. Il reçoit cet infarctus, comme un coup de semonce, comme l’annonce faite à Marie de changer d’air. C’est décidé ! Fini la futilité d'une existence bien ordonnée dans ses petits casiers avec son rituel du barbecue annuel. Désormais une nouvelle vie lui ouvre ses portes, un nouveau Graal : ne plus tricher, ne plus mentir. Il commence par tuer symboliquement le père en revendant les parts de leur entreprise et en profitant de cet apport financier pour se la couler douce. Le vent commence à changer, même auprès de ses vieux complices de l’école de commerce. Les petites vannes, les remises en question ne se font pas attendre. Il jette le régime et les risques d’un second rappel de mère Nature, profitant de la vie, la rigueur laisse place à Épicure !
Pendant ce temps-là, Laurent se retrouve en galère avec un tramway et des terrains en bout d’une ligne fantôme invendable, Baptiste tente toujours de savoir si sa femme sur le départ à un mec. Olivia se montre pas très claire sur son envie de séparation ou pas. Yves désespère devant un pétrus millésimé transformé par Jean-Michel en sangria… Comme le dit Antoine, profite d’une sangria avec cette saveur particulière, c’est la première et la dernière ! Véronique sa femme se demande ce qui peut bien arriver à Antoine, la crise de la cinquantaine ou la roulette russe avec la vie. Les questions que se pose tout ce petit monde trouveront peut-être leur réponse pendant les vacances dans la maison qu’ils louent ensemble.
Principe du film choral, chaque chœur possède sa partition, son propre chant : les femmes débordées en font plus que les hommes. Jojo retourne la viande sur le barbecue, Madame fait les courses, torche les mômes, met la table, tricote un pull jacquard. Le couple divorcé n’en finit plus de se dire au revoir avec des envies de retour. Nous échappons à l’homosexuel, mais retrouvons le joli cœur qui accroche avec ses dessins, pour le coup d'un soir. Forcément les damoiselles ne s'y accrochent pas. La voix off - au cas où nous serions assez stupides pour ne pas comprendre la crise de la cinquantaine du type qui ne veut pas vieillir. Toute la première partie flashback intitule pour nous balancer que monsieur trompe madame et lui fournit une belle ramure. On se retrouve tous en vacances, avec petits mensonges et petits mouchoirs par-dessus. Bien entendu tout éclatera au grand jour comme il se doit.
Florence Foresti fait son show, la petite nerveuse grimaçante, excitée comme une jeune vierge pour sa première fois. Mais c'est comme la pub, une fois ça va, trois fois bonjour les dégâts. Il ne faut pas s'emmerder pour un rien profiter du paysage et de la vie. Prendre un infarctus et passer 40 ans presque 50 ans pour s'apercevoir qu'on a foiré sa vie. Dans la playlist du film choral la petite musique douce classique en général. Dans l'éveil du brave type à la vie la vanne vacharde, le petit mot de la vérité que l’on tait prend l'allure de bisounours, il faut être méchant, mais pas trop.
L’incontournable tarpé soulage de la connerie ambiante, 20 ans d'égarement partent en fumée en deux tafs. Les effets de la drogue avec les petites bêtes ici, pas de renard comme dans Marche à l'ombre, mais des sangliers. Dubosc, pas mauvais en version sobre, passe le film à chercher si son ex a un nouveau type. C'est incroyable l'importance du repas dans le film chora,l comme le mariage et l'enterrement ! « Tu vois, Guillaume, dans la vie j'ai fait une connerie. Je me suis jamais marré. Il a fallu 50 ans et un infarctus pour comprendre que je suis passé à côté. » Comme quoi la vie et notre passage sur terre sont bien ce que nous en faisons.
Quand Antoine le séducteur à la petite semaine passe d'une greluche à une autre comme une valse à mille temps s'aperçoit qu'il porte des cornes, forcément la vanité en prend un coup et ça passe mal. Je peux tromper mémère, mais pas l'inverse. Nous achèverons par la séquence solde des comptes, ça fout la merde. Après, nous nous réconcilions et tous reprennent le cours de sa vie comme avant ou presque - tout ça pour un « je t'aime » - et continue sa vie pépère, en regardant sa femme comme au premier jour. Ne vous attendez pas à une grande séquence où le barbecue servirait de point central à cette comédie identique à de nombreuses autres passées avant ce barbecue. Éric Lavaine connaît son œuvre, le travail est propre, pas trop trash - ce qui l’aurait peut-être sortie des sentiers battus où elle s’enfonce sans saveur. Juste une de plus ou le chant choral ressemble à tant d'autres, et finit comme l’habitude, par nous jouer des tours, contre la rouille il n'y a rien à faire…
Patrick Van Langhenhoven
• Réalisation : Éric Lavaine
• Scénario : Éric Lavaine et Héctor Cabello Reyes
• Production :
• Société de production : Same Player
• Société de distribution : Studio Canal
• Pays d'origine : France
• Langue originale : français
• Format : couleur
• Genre : comédie
• Durée : 1h38
• Date de sortie : France : 30 avril 2014
Distribution
• Lambert Wilson : Antoine
• Franck Dubosc : Baptiste
• Florence Foresti: Olivia
• Guillaume de Tonquédec: Yves
• Lionel Abelanski : Laurent
• Jérôme Commandeur : Jean-Michel
• Sophie Duez : Véronique
• Lysiane Meis : Laure
• Valérie Crouzet : Nathalie
• Stéphane De Groodt : Alexandre
• Philippe Laudenbach : Jean Chevallier
• Romaric Escudery : Serveur chez Abel
• Lucas Lavaine : Guillaume
• Corentin Lavaine : Hugo
• Julie Engelbrecht : Jolie blonde
• Antoine Blanquefort : Professeur Blomet
• Théo Van de Voorde : Nicolas
• Diane Terrier : Camille
• Sylvie Paupardin : L'infirmière
• Nabiha Akkari : Voisine
• Franck Adrien Serafini : Serveur
• Marc Fayet : serveur chez Abel
