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affiche Barbara

Barbara

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Un film de Mathieu Amalric ,
Avec Jeanne Balibar, Mathieu Amalric , Vincent Peirani,

Genre : Biographique
Durée : 1h37
France

En Bref

« Quand soudain, semblant crever le ciel et venant de nulle part, surgit une Dame en noir. Comme avant dans mes rêves d’enfant. »

L’actrice traverse le pont et s’imprègne déjà de son personnage, la dame en noir, Barbara. Elle joue le rôle de cette énigme mystérieuse et secrète qui portait nos rêves au bout de la nuit. Le réalisateur, Yves Zand, commence par une séquence où nait d’un petit rien, de quelques notes, une chanson. La métamorphose commence, l’actrice évolue dans le décor, peu à peu la voix de Barbara s’impose. Le voyageur spectateur la suit dans sa transformation. C’est à la fois une vie reconstituée, une fiction se mélangeant à la réalité. Barbara apparaît au plus proche de son âme dans sa quête du bonheur. Plus le film avance, plus les séquences s’enchainent, et plus il perd le fil de la réalité et du mensonge. Un piano sur une scène et comme les souvenirs prennent le pas sur la fiction, les images s’entremêlent, Barbara, Barbara l’actrice. Fiction et mémoire construisent une nouvelle réalité où se perdent l’actrice et le réalisateur, finissant par ne plus former qu’un. Tout bascule et nous échappe quand nous nous retrouvons dans la petite maison de campagne de Barbara. Le film devient l’âme de Barbara où nous pouvons de nouveau rêver, comme avant, dans nos rêves d’enfant.


C’est à la fois la vie de Barbara, morceaux éparpillés de biographie, de l’essentiel et un film dans le film sur Barbara. Le tour de force de Mathieu Amalric, la magie de son regard, c’est de métamorphoser le tout. Quand Jeanne Balibar, une fois de plus magnifique, dit au réalisateur « vous ne faites pas un film sur Barbara, mais sur vous ». C’est exactement l’effet du film sur le spectateur. Tout à coup c’est, lui, nous à travers les souvenirs de Barbara. Le mystère sur cette idole reste entier, mais l’âme dévoile autre chose. C’est une femme fragile, sensible, dotée d’une force intérieure profonde qui lui fait franchir tous les obstacles. C’est la magie d’une chanson qui prend forme et corps et devient un morceau de notre mémoire. C’est bien ce qu’il dévoile, combien, comme à d’autres, Brel par exemple, nous leur devons.

Ils nous accompagnent dans l’existence, tout au long de cette vie où nous creusons le sillon de nos rêves et de nos envies. Ils sont présents pour passer les caps difficiles, quand la douleur se fait nôtre. Ils l’exorcisent à travers leurs chansons et nous libèrent du poids de la souffrance. La biographie est un exercice dangereux, entre hagiographie et vénération, il est difficile de saisir la profondeur de l’âme. Le film commence sur les plateaux d’un tournage où, peu à peu, les vraies images de Barbara se mélangent à celle de la comédienne. La machinerie s’efface pour laisser place à la comédienne, puis un profil de l’actrice et, plan suivant, un regard de Barbara. Peu à peu le mensonge disparaît pour laisser transparaitre une autre réalité. C’est une étrange alchimie, une magie du cœur, un jeu de montage au millimètre près.

C’est magique, merveilleux, car nous touchons à l’essentiel du personnage. La biographie se fait à travers ses chansons, souvent parcelles de sa douleur, de son vécu. Nantes, amour incestueux, il n’y a plus rien à dire. Les images dévoilent le spectacle, sa mise en place, l’orchestration du concert et la construction des mots qui deviennent une chanson. Dans cette folie des sens, peu à peu la voix de Jeanne Balibar et celle de Barbara finissent par se confondre, la gestuelle, les regards toute cette construction de l’actrice se superpose à son original. À la fin, tout devient Barbara. Les biographies saisissent souvent une part de leur modèle, rarement l’âme, c’est le cas ici.

 Patrick Van Langhenhoven     

Note du support :
3
Support vidéo : 16:9 compatible 4/3 format d'origine respecté
Langues Audio : français - Dolby Digital 5.1
Sous-titres :
Edition : Gaumont vidéo


•  Titre français : Barbara

    •       Réalisation : Mathieu Amalric

    •       Scénario : Mathieu Amalric et Philippe Di Folco

    •       Photographie : Christophe Beaucarne

    •       Son : Olivier Mauvezin

    •       Décors : Laurent Baude

    •       Costumes : Pascaline Chavanne

    •       Montage : François Gédigier

    •       Production : Patrick Godeau

    •       Sociétés de production : Waiting for Cinéma et Alicéleo ; Gaumont et France 2 Cinéma (coproductions)

    •       Société de distribution : Gaumont (France)

    •       Pays d'origine : France

    •       Langue originale : français

    •       Format : couleur

    •       Genre : drame biographique

    •       Durée : 97 minutes

    •       Dates de sortie :18 mai 2017 (Festival de Cannes1) 

                6 septembre 2017 (sortie nationale)

    ◦       Suisse romande : 6 septembre 2017

Distribution

    •       Jeanne Balibar : Brigitte / Barbara

    •       Mathieu Amalric : Yves Zand

    •       Lisa Ray-Jacobs : l’agent de Brigitte

    •       Vincent Peirani : Roland Romanelli

    •       Aurore Clément : Esther

    •       Fanny Imber : Marie Chaix

    •       Grégoire Colin : Charley Marouani

    •       Pierre Michon : Jacques Tournier