Bad Education
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En Bref
Frank Tassone et Pamela Gluckin ont réussi leur pari, hisser le district scolaire de Long Island parmi les premiers. Ils n’ont pas lésiné sur les moyens qui donnent aujourd’hui leurs fruits. Ils vont bientôt pouvoir prétendre à un projet plus ambitieux. Le conseil d’administration est plus que satisfait du travail accompli par Frank et son équipe. Pourtant, une jeune étudiante perspicace remet tout en cause en fouinant dans l’arrière-cour. Il faut dire que dans son interview, le beau Frank, en saluant le talent de la petite, en la poussant à plus d’investigation, ouvre la boite de Pandore. La jeune fille relève quelques failles financières et dépenses peu orthodoxes, comme un four à pizza et autres, sans aucun lien avec les besoins de l’école. Il faut dire que Pam, en confiant la CB du district à son fils, allonge une série de factures personnelles. Ce petit achat de trop dévoile des détournements de fonds par la belle assez conséquents. C’est le début des ennuis qui grandissent, comme la vague du tsunami. Bientôt, plus personne ne sera épargné par cette tempête qui renverra le district scolaire de Long Island dans les derniers de la liste.
Ce téléfilm méritait largement une diffusion en salle, prouvant que la télévision est capable de rivaliser avec le grand écran. Hugh Jackman nous prouve qu’il existe une vie après Wolferine en élargissant sa palette de rôles. Il compose un personnage remarquable, hâbleur, menteur, capable de se sortir des situations les plus délicates. Bad Education nous dévoile tout un système éducatif facilement détournable par ses failles. Dans ce monde des apparences et de la parole facile, les beaux parleurs sont les rois. Tiré d’une histoire vraie, Bad Éducation montre combien la confiance a ses limites. Tant que le système marche et rapporte à tout un chacun de belles royalties, personne ne pense à le vérifier. Peu à peu, nous pénétrons dans les arcanes de la machine qui se grippe à cause de la gourmandise des uns et des autres.
Quand il dévoile sur la place publique les biens mal acquis, la surprise est grande. Maisons, voyages luxueux, lifting, train de vie au-dessus de ses moyens, le tout aux frais du contribuable. Frank explique la dérive dans un dialogue final assez savoureux et kafkaïen. Tu payes avec la carte du district une pizza que tu penses rembourser le lendemain. La pizza devient restaurant, puis de plus en plus grand. Cory Finley met en scène une grande farce moderne nous entrainant dans cette descente en enfer. Le diable et le spectateur en rient encore ! Pour son deuxième film à travers ces personnages, c’est une bonne partie de la société américaine qu’il critique. Nous retiendrons la prestation d’Hugh Jackman et de l’étudiante Viswanathan, jeune actrice à suivre, tout comme la secrétaire Annaleigh Ashford. C’est une bonne surprise qui met une fois de plus du plomb dans l’aile au rêve américain, à ne pas louper.
Patrick Van Langhenhoven
