C’est l’histoire d’un petit garçon heureux et rêveur. Tim plonge au cœur de mondes imaginaires où il s’invente mille aventures. Fils unique, il est toujours le seul petit bonheur de ses parents. Voilà que tout pourrait bien changer avec l’arrivée d’un nouveau venu dans la maison du cœur. Il va falloir partager, accepter que l’intrus monopolise pendant un temps toute l’attention de la famille. Notre petit bonhomme de sept printemps n’est pas encore prêt à ce sacrifice. Le lascar impose sa loi, jour et nuit il faut être à sa botte. Toute la famille sauf Tim obéit au doigt et à l’œil au petit monstre. Les parents exécutent le moindre de ses désirs à la recherche de la tétine perdue.
C’est aussi le biberon à toute heure et mille petites misères qui s’installent. Le petit Tim, dans sa lutte contre le nouveau prétendant au trône, découvre un drôle de truc. Le rase-moquette n’est pas ce qu’il croit. C’est un agent en mission pour Baby-corps, l’usine à bébés qui envoie dans le monde les poupons râleurs. À travers les parents de Tim, c’est la société d’élevage de chiots qui rayera de la carte la production de minots. En effet, la dernière découverte secrète des généticiens, une petite boule de poils, un chiot à vie, pourrait bien détrôner le cador de la famille, le bébé roi. C’est plus d’amour pour la petite chose rose en couche. Tim aura besoin de toute son imagination pour retrouver le cœur de ses parents et faire échouer le baby boss. Il se peut aussi que les choses prennent un tour différent et que nos ennemis soient obligés de s’associer. Les chiots n’ont plus qu’à bien se tenir.
Le film part du constat que l’on fait de moins en moins de baby-booms et de plus en plus de chiots. Dans un premier temps, nous découvrons le bonheur parfait d’une famille aimante dévoué à son fils unique. Pour Tim, petit garçon rêveur, la vie est une aventure perpétuelle où le rêve prend le pas sur la réalité. Tom McGrath en profite pour revisiter de nombreux classiques comme Indiana Jones, Mary Poppins, petit plaisir, délire visuel pour planter le décor. Dans sa seconde partie, c’est la lutte acharnée pour renvoyer le petit frère non désiré dans ses pénates. Défile un festival d’inventions pour faire punir l’autre, de petites vacheries fraternelles pour regagner le cœur des adultes.
Baby Boss est inspiré du livre de Marla Frazee sur la dictature du bébé dans le foyer. On rit de ce bébé-chef d’entreprise organisant des réunions de travail avec les mouflets de sa bande, dressant des plans de bataille et faisant tout pour ne pas être découvert. Le film travaille sur la dictature du poupon, un bonheur qui nous ronge tous, et la difficulté de partager l’amour de ses parents avec un nouveau membre de la mafia. C’est bien construit, entre références classiques et petites nouveautés par les créateurs de Madagascar et son brin de folie. Baby Boss pose la question existentielle : « qu’est-ce que l’enfance et l’amour des parents ? » C’est aussi un regard sur le monde de l’entreprise et sa compétition infernale, avec un rêve pour le Baby Boss, le bureau, non pas ovale mais d’angle. Le film change de registre sur la fin pour tenir dans une version longue, sans doute.
Après la réconciliation acceptée, la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur peut être un bonheur. Il fallait trouver un nouvel ennemi. Le chiot devient le rival par excellence. Il accapare lui aussi toute l’attention, monopolise les énergies de la smala. Cela donne une séquence d’Elvis démentielle et quelques petites perles loufoques. Tous les Elvis mènent à Vegas ses miracles ! Moins surprenant que Madagascar, plus centré sur le public des bambins de 6 à 9 ans, le film devrait malgré tout rencontrer un énorme succès.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : The Boss Baby
Titre français : Baby Boss
Titre québécois : Le Bébé Boss1
Réalisation : Tom McGrath
Scénario : Michael McCullers, d'après le livre The Boss Baby de Marla Frazee (en)
Montage : James Ryan
Musique : Steve Mazzaro et Hans Zimmer
Production : Denise Nolan Cascino et Ramsey Ann Naito
Société de production : DreamWorks Animation
Société de distribution : 20th Century Fox
Pays d'origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur - 2,35:1 - 35 mm - son Dolby Digital / DTS / SDDS / Auro 11.1 (en)
Genre : animation
Durée : 97 minutes
Dates de sortie : 29 mars 20173
Distribution
Voix originales
Alec Baldwin : Baby Boss
Miles Christopher Bakshi : Tim
Tobey Maguire : Tim, adult, le narrateur
Steve Buscemi : Francis E. Francis
Jimmy Kimmel : le père de Baby Boss et Tim
Lisa Kudrow : la mère de Baby Boss et Tim
Conrad Vernon : Eugène / Eugènie
Eric Bell Jr. : les triplés
James McGrath : Wizzie
ViviAnn Yee : Staci
Voix françaises
Stefan Godin : Baby Boss
Timothé Vom Dorp : Tim
Damien Witecka : Tim adulte, le narrateur
Laurent Maurel : le père
Sybille Tureau : la mère
Franck Gourlat : Eugène / Eugènie
Simon Faliu : les triplés
Jean-Pierre Leroux : Wizzie
Roxane Bellein : Staci