Suite aux affrontements entre Iron Man et Captain America, Scott Lang est assigné à résidence. Il en profite pour s’occuper de sa fille et se payer du temps libre avant d’endosser de nouveau le costume d’Ant Man. Un agent du FBI veille au grain et surveille le bracelet électronique de notre homme de très près. Au moindre faux pas à l’extérieur de la maison, Scott passe par la case prison sans toucher sa mise. Il se fait plus de souci pour son entreprise aux mains de Luis, avec un gros contrat sur le feu. Pendant ce temps, le Dr Hank Pym et sa fille Hope décident de franchir de nouveau le portail quantique pour ramener sa femme Wasp Janet Van Dyne dans le monde des vivants. Pour cela, ils ont besoin de certains éléments que seul Ant Man, grâce à sa taille, peut rapporter. C’est donc pour les beaux yeux de Hope que Scott brise son assignation à résidence pour courir de nouveau l’aventure. Cette fois, il n’est pas seul pour ce cambriolage spécial. En plus de la fine équipe habituelle, une nouvelle alliée prend son envol, la guêpe. Dans le nouveau costume se glisse la belle Hope. Il est à parier que ces deux-là vont sacrément piquer ! Pour compliquer la mission, si vous l’acceptez, un nouvel ennemi sort de l’ombre. C’est Ava, Ghost, sous l’emprise du portail quantique. Elle tend à déphaser. Il lui faut absolument retourner au cœur de la matière pour retrouver sa stabilité. C’est ainsi qu’une petite chose convoitée par pas mal de monde transforme le paysage de San Francisco en grand chaos.
L’humour s’invite dans l’univers cinéma des héros Marvel avec Les gardiens de la galaxie et Deadpool. Désormais, il faudra compter avec les grosses machines sombres et tragiques et celles plus légères où le rire s’envole. C’est avec plaisir que nous retrouvons les coéquipiers de Scott, toujours aussi Pieds Nickelés, mais tellement attachants dans leurs maladresses. Nous comprenons pourquoi Peyton Reed, peu habitué aux suites, dès la fin du premier opus, émet le désir de continuer. Le nouveau scénario se raccorde dans l’univers Marvel entre Captain America Civil War et Avengers Infinity War. Il donne la part belle aux femmes, du fantôme Ava Ghost, effacé, en quête de son identité, à celle, sûre d’elle-même, Hope la Guêpe. Nous pouvons y voir comme un lien avec les évènements actuels qui secouent la planète cinéma. Sous ses airs de Bullitt dans les rues de San Francisco, il cache un discours sur la seconde chance et la famille, plus profond.
Dans sa seconde partie, Ant Man et la Guêpe nous entrainent dans une course poursuite impressionnante avec son jeu des transformations entre petits et grands, assez jubilatoire. Nous pouvons mesurer l’avancée des effets spéciaux, gigantesque, pour ces petites minutes de tension extrême. La famille se retrouve au centre du comic et du film. Dans la bande dessinée, la nouvelle guêpe est la fille d’un premier mariage de Scott. Nous parions que la petite fille qui suggère à son papa de prendre un partenaire deviendra la nouvelle guêpe dans bien des épisodes. En attendant, c’est Hope qui endosse le costume pour retrouver sa mère perdue au cœur du portail quantique. L’objectif est donc double, créer une famille avec Scott et retrouver celle d’hier avec Janet. La guêpe crève l’écran et montre une femme volontaire au caractère bien trempé. En face, l’ennemi apparaît sous les traits d’Ava Ghost, jeune fille désespérée, car son identité sous l’effet du portail s’efface. Il ne s’agit plus d’anéantir le monde, de s’enrichir, de pouvoir, mais de se retrouver. C’est le moi et la famille centre du monde.
Elle partage bien plus avec Hank désirant retrouver sa femme. Le retour à la famille originelle marque de son empreinte le film, c’est pour elle que Scott s’est battu. C’est pour celle de sa dulcinée qu’il se lance de nouveau dans la tourmente. La femme devient le cœur du récit d’Eurydice, Janet perdue aux enfers à Hope, nouvelle Yseult pour Scott. L’aventure ne sert qu’à resserrer, ressouder, trouver les liens qui unissent deux êtres et notre âme à notre corps. Un nouvel équilibre se crée, une aube nait dans le fracas de la tourmente. Cette simple balade, menée à train d’enfer, permet à la famille de retrouver le sens de sa destinée, celui de l’éveil. C’est un regard que l’on peut porter sur le film, mais il en existe bien d’autres, quand l’infiniment petit et l’infiniment grand nous ramènent à notre petite nature humaine, si fragile.
Patrick Van Langhenhoven
Cr : Qu’est-ce que vous souhaitiez faire avec ce second volet ?
Peyton Reed : Je voulais quelque chose de plus grand, de plus existant, de plus drôle tout en gardant l’intimité et l’histoire de la famille. C’est la première fois que je tourne une suite. Je me suis demandé, en tant que fan de cinéma, ce que je souhaiterais voir dans un second volet. C’est comme ça que je l’ai fait en retrouvant avec plaisir tous les acteurs et les nouveaux personnages, comme celui d’Hannah. Il fallait aussi garder l’élément de la comédie et, après Infinity World, un peu plus de légèreté.
Cr : Est-que c’est simplement une comédie, car tout est drôle, mais il y a aussi des courses poursuites.
Peyton Reed : C’est vraiment les deux à la fois. C’est un film de science-fiction, de la comédie, de l’aventure. Evangeline rajoute : « Et la romance vous l’oubliez ? »
CR : En tant que producteur, quel regard portez-vous sur ce nouveau genre ?
Michael Douglas : J’aime beaucoup l’univers de Marvel. C’est mon premier film avec des écrans verts. En tant qu’acteur, vous vous sentez très vulnérable. Vous êtes entre les mains du réalisateur qui vous guide. Il vous parle de choses qui n’existent pas, que l’on ne voit pas. On parle beaucoup des super héros, mais n’oublions pas le succès de Marvel.
Cr : Cela fait deux fois que l’on utilise les nouvelles techniques virtuelles pour vous rajeunir. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Michael Douglas : Je regarde tous les films que j’ai faits pour me régénérer dedans. (Rire)
Cr : Qu’est ce que vous aviez de particulier à apporter au scénario et qui vous a donné envie de l’écrire ? Est-ce que ce n’est pas l’humour justement ?
Peyton Reed : Mon grand défaut, c’est l’humour justement, mais l’histoire se prêtait à cela. Je ne suis qu’un tout petit facteur dans la machine.
Cr : Quels étaient vos super héros favoris quand vous étiez petit garçon ?
Michael Douglas : C’était les héros de western, les cow-boys, John Wayne, Kirk Douglas. (Rire)
Cr : Est-ce que Cassidie, la fille de Scott, deviendra un super héros avec son père ?
Paul Rudd : Je ne sais pas du tout. Dans les comics, c’est ce qui se passe.
Peyton Reed : Nous avons planté quelques graines dans le film. Quand elle essaye de le couvrir, cela arrivera peut-être. On ne peut rien dire pour l’instant.
Michael Douglas : Est-ce que tu as fait beaucoup de recherche pour le premier Ant Man ? Et est-ce que tu connaissais toutes les histoires de son univers ?
Peyton Reed : Quand j’étais enfant, je m’enfermais dans ma chambre pour lire toutes les histoires d’Ant Man. J’avais déjà une bonne base.
CR : Michael du jeune acteur des Rues de San Francisco au personnage de Pim, est-ce que vous mesurez tout le parcours de votre carrière ?
Michael Douglas : J’ai tourné entre-temps d’autres films à San Francisco, Basic Instinct, The Game. C’est une très belle ville, comme vous pouvez l’imaginer. Mais c’est vrai que je n’avais pas imaginé voir Paul dans la baie de San Francisco. Et Paul de rajouter : « Moi non plus ! »
Cr : Aux États-Unis Ant Man et la guêpe sont les premiers super héros à connaître un grand succès. C’est une grande responsabilité, et c’est peut-être aussi un peu intimidant.
Peyton Reed : Je n’avais jamais travaillé sur un film de cette échelle-là. La première fois c’était impressionnant. Il fallait aborder de tas de nouvelles choses ; la deuxième fois j’étais bien entouré, notamment avec le directeur des effets visuels.
CR : Pourquoi nos sociétés actuelles ont-elles tant besoin de super héros ?
Evangeline Lilly : Cela concerne tout le monde. Il existe beaucoup de gens désespérés, la vie est très dure. Tout ce qui nous entoure n’est pas aussi beau que ce que l’on voudrait. Nous avons besoin d’oublier et de fuir, ou d’être inspiré, dans l’espoir de construire un monde meilleur. Il existe des films comme cela qui vous inspirent et vous donnent de l’espoir. Il y en a d’autres où nous éprouvons le besoin de nous identifier à des personnages plus forts, plus courageux, prêts à se sacrifier.Dans le cas d’Ant Man et la Guêpe, c’est sympa, nous passons des bons moments.
Cr : Quelle est votre réaction à la fin, plutôt sombre et dramatique ?
Peyton Reed : Nous savions que le film se terminerait de manière extrêmement dramatique. Ce n’est pas du tout le ton d’Ant Man, nous nous sommes dit que nous allions donner quelques petits indices çà et là pour surprendre le spectateur, d’une manière assez effrontée.
Cr : Hannah, est-ce que pour votre personnage, ce déplacement de façon assez trouble, il y a eu une préparation particulière ?
Hannah John-Kamen : J’ai adoré toute la préparation physique et il y en avait énormément. Mon costume m’a aidé à pénétrer dans la peau du personnage. Je faisais même mes cascades avec, ce qui n’était pas une mince affaire ! J’avais besoin d’en tester les limites et celles de mon personnage.
Cr : Qui était le meilleur en physique au lycée et peut-il m’expliquer la théorie de l’intrication quantique ? D’une même voix les talents s’exclament : « Evangeline ! »
Evangeline Lilly : Je vous préviens que cela va être très ennuyeux. La théorie de l’intrication quantique a été découverte au vingt-et-unième siècle. On pensait que la matière était composée d’électrons, de protons, etc. Je peux continuer, mais je pense que je vais beaucoup vous ennuyer.C’est ainsi sur cette théorie de l’infiniment petit que s’achève notre rencontre, infiniment grande.
Interview réalisée et retranscrite par Patrick Van Langhenhoven, mise en forme et corrigée par Françoise Poul. Un grand merci à Aude Thomas et Jun Go Oun.
Titre original : Ant-Man and the Wasp
Titre français : Ant-Man et la Guêpe
Réalisation : Peyton Reed
Scénario : Chris McKenna, Erik Sommers, Gabriel Ferrari, Andrew Barrer et Paul Rudd, d'après les personnages créés par Stan Lee, Larry Lieber et Jack Kirby
Direction artistique : Clint Wallace
Décors : Shepherd Frankel
Costumes : Louise Frogley
Photographie : Dante Spinotti
Montage : Dan Lebental et Craig Wood
Musique : Christophe Beck
Production : Kevin Feige
Production déléguée : Victoria Alonso, Stephen Broussard, Stan Lee et Charles Newirth
Coproduction : Mitchell Bell et Lars P. Winther
Société de production : Marvel Studios
Société de distribution : Walt Disney Studios Distribution
Budget : 162 millions USD
Pays d'origine : États-Unis
Langue originale : Anglais
Format : couleur
Genre : super-héros, comédie
Durée : 118 minutes
Dates de sortie : 18 juillet 2018
Distribution
Paul Rudd (VF : Damien Boisseau) : Scott Lang / Ant-Man
Michael Douglas : Henry « Hank » Pym
Evangeline Lilly : Hope van Dyne / La Guêpe
Walton Goggins : Sonny Burch
Hannah John-Kamen (VF : Marie Tirmont) : Ghost
Bobby Cannavale (VF : Gilles Morvan) : Paxton
Michael Peña : Luis
T. I. : Dave
Judy Greer (VF : Anne Massoteau) : Maggie
David Dastmalchian (VF : Sébastien Desjours) : Kurt
Michelle Pfeiffer : Janet van Dyne
Laurence Fishburne : Bill Foster
Randall Park (VF : Jérémy Bardeau) : Jimmy Woo
Abby Ryder Fortson : Cassie
Stan Lee (caméo)