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affiche Amour sur place ou à emporter

Amour sur place ou à emporter

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Un film de Amelle Chahbi,
Avec Amelle Chahbi, Noom Diawara, Aude Pepin,

Genre : Comédie
Durée : 1h25
France

En Bref

Le mois dernier, Philippe de Chauveron nous présentait son Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, une comédie communautaire basée sur l’histoire d’un couple de banlieusards français qui doit accueillir pas moins de quatre gendres d’origines différentes dans leur foyer. Rafraichissant et intelligent, le film rassemble 7,5 millions de personnes et propulse la mixité sociale en haut de la pile des sujets comiques en vogue. Bon point, le film a permis de mettre en lumière le comédien Noom Diawara qui tient la tête d’affiche ici, mais constitue également un point de comparaison de taille. Et malheureusement, Amour sur place ou à emporter est loin de rivaliser avec son grand frère aussi bien dans le rythme que dans la vanne ou dans l’originalité de l’histoire (il n’y en a aucune…). Adapté de la pièce éponyme à succès de Fabrice Eboué, Amour sur place ou à emporter – dont le titre, lourdaud, aurait pu être changé pour l’adaptation au ciné – débarque dans l’ombre imposante de son prédécesseur et n’en a ni le charme ni le rythme et va même enfiler les clichés à coup de pelle sans trop savoir quelle direction prendre. Encore une production qui aurait mérité une sérieuse remise en question…

Amelle et Noom sont deux jeunes trentenaires que tout oppose et que le destin va réunir. ELLE sérieuse, manager au Starbucks, dynamique et LUI en dilettante, malin, et apprenti comique. Tous deux victimes de déceptions amoureuses, ils ont juré qu'on ne les y prendra plus. Alors comment faire quand malgré tout, ces contraires s'attirent ? Un jeu de séduction se met alors en place pour notre plus grand bonheur. Mais tout n'est pas si rose, les familles, les amis, les collègues s'en mêlent, les guerres sont déclarées, les brouilles explosent. Pris entre les racines de leur éducation et le feu de leurs sentiments, quel camp vont-ils choisir ? L’amour triomphera-t-il ? (On se le demande…)


Le mois dernier, Philippe de Chauveron nous présentait son Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, une comédie communautaire basée sur l’histoire d’un couple de banlieusards français qui doit accueillir pas moins de quatre gendres d’origines différentes dans leur foyer. Rafraichissant et intelligent, le film rassemble 7,5 millions de personnes et propulse la mixité sociale en haut de la pile des sujets comiques en vogue. Bon point, le film a permis de mettre en lumière le comédien Noom Diawara qui tient la tête d’affiche ici, mais constitue également un point de comparaison de taille. Et malheureusement, Amour sur place ou à emporter est loin de rivaliser avec son grand frère aussi bien dans le rythme que dans la vanne ou dans l’originalité de l’histoire (il n’y en a aucune…). Adapté de la pièce éponyme à succès de Fabrice Eboué, Amour sur place ou à emporter – dont le titre, lourdaud, aurait pu être changé pour l’adaptation au ciné – débarque dans l’ombre imposante de son prédécesseur et n’en a ni le charme ni le rythme et va même enfiler les clichés à coup de pelle sans trop savoir quelle direction prendre. Encore une production qui aurait mérité une sérieuse remise en question…

Amelle et Noom sont deux jeunes trentenaires que tout oppose et que le destin va réunir. ELLE sérieuse, manager au Starbucks, dynamique et LUI en dilettante, malin, et apprenti comique. Tous deux victimes de déceptions amoureuses, ils ont juré qu'on ne les y prendra plus. Alors comment faire quand malgré tout, ces contraires s'attirent ? Un jeu de séduction se met alors en place pour notre plus grand bonheur. Mais tout n'est pas si rose, les familles, les amis, les collègues s'en mêlent, les guerres sont déclarées, les brouilles explosent. Pris entre les racines de leur éducation et le feu de leurs sentiments, quel camp vont-ils choisir ? L’amour triomphera-t-il ? (On se le demande…)

Si nos voisins outre-atlantique sont les as de la blague communautaire et de l’humour générationnel en général, ici, en France, on a décidemment bien du mal à faire passer la vanne sans prendre les gros sabots. Dès le début, le scénario abat toutes ses cartes en dressant un tableau bref du quotidien de ses deux héros, blasés de l’amour, chacun avec un « meilleur ami » boulet, qui vont faire l’expérience de la rencontre fortuite. Une rencontre fort mal amenée par un scénario qui prend une toute autre direction que la pièce : exit la rencontre sur internet et bonjour la bousculade au coin d’une rue, totalement fortuite et les retrouvailles quelques minutes plus tard au sein du Starbucks. Inutile d’aller plus loin dans l’analyse du scénario tant le film est un exemple pour le déploiement des conventions du genre. Passées les 20 premières minutes, on déchante progressivement face à l’enchainement des clichés, souvent redondants et à la mise en scène insipide, incapable d’insuffler quelque énergie que ce soit à l’ensemble, déjà au ralenti. Il faut dire que confier le bébé à la comédienne Amelle Chahbi, pour sa première expérience derrière la caméra, n’était peut-être pas la meilleure idée. Si ce n’est au détour de deux ou trois répliques bien envoyées, vous n’aurez que peu d’occasion de sourire ni même d’accrocher réellement à l’histoire. Et ça se corse encore un peu plus quand sonne l’heure du dénouement, forcément mielleux, qui suit une séparation au prétexte grotesque (il n’y avait vraiment pas une idée meilleure que ça ?). Derrière cette débâcle réal-scénaristique, on dit quand même merci à la fraîcheur de jeu des deux personnages principaux (et auteurs) Amelle Chahbi (comédienne) et Noom Diawara qui proposent une composition aussi juste que possible avec les armes qu’ils ont en main.

Mise à part une réflexion légère sur le poids des racines et de l’éducation dans les choix de vie, Amour sur place ou à emporter préfère nous vendre sans retenue de l’amour sans origine et des bons sentiments plutôt que de se prendre la tête avec un fond quelconque. Tous les gags qui font mouche sont dans la bande annonce et le manque de rythme tue dans l’œuf toute autre tentative de drôlerie. A voir pour la fraicheur des deux comédiens principaux, et c’est tout.

Eve BROUSSE

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :

Ciné Région : Votre histoire avec Amour sur place et à emporter, on peut dire que c’est un conte de fée ?

Amelle Chahbi : Oui, au début, on avait que six spectateurs au théâtre dont deux cousines et le frère de Noom donc vraiment, ce n’était pas gagné. Et le bouche à oreille s’est fait petit à petit ; on est passé d’une salle de 50 personnes à 100 personnes, à 200, à 400 jusqu’à la grande salle, le théâtre du gymnase à Paris, qui compte 800 places. Honnêtement, à chaque fois qu’on tirait le rideau avant de jouer, on se disait : « Mais pourquoi ils viennent ? ». C’est vraiment une très belle histoire parce que rien n’était prémédité. On a pu jouer durant trois ans et accueillir en tout plus de 200 000 spectateurs.

C.R : D’où vient l’idée du spectacle ?

A.C : Au départ, nous venons tous les deux du stand-up, une forme d’humour où on prend un micro et on essaye de faire rire sur le ton de la conversation. On faisait partie tous les deux de la troupe du Jamel Comedie Club. A force d’être seuls sur scène, on en a eu un peu marre et on s’est dit : « Si on faisait un Michel Laroque et Pierre Palmade mais un peu à notre sauce ? ». De là, on a commencé à écrire au Starbucks au coin de la rue et c’est ainsi qu’est née l’idée.

C.R : Vous évoquez une forme de racisme dans l’histoire, mais les personnages sont tous les deux musulmans, donc la religion n’intervient pas.

A.C : Exactement, c’est voulu parce que je trouve que les religions, ça fout un peu la merde, c’est ennuyeux… Il y a déjà assez de problèmes entre les deux personnages et je ne souhaitais pas ajouter la religion dans le lot, et puis je ne sais pas très bien le faire.

C.R : Avez-vous écrit les répliques de votre personnage ? Et Noom les siennes ?

A.C : Ca s’est fait un peu comme ça mais du coup on essayait d’améliorer les répliques des uns et des autres. Il y a eu un travail sur toutes les répliques à deux.

C.R : Alors vous voilà metteur en scène pour le cinéma alors que vous n’aviez jamais réalisé auparavant.

A.C : Non et je n’avais jamais écrit de pièce auparavant non plus. Je pense que dans ces métiers, c’est important de se mettre en danger sinon à quoi ça sert ? Il faut accepter de se tromper pour pouvoir avancer, et c’est une vérité dans tous les métiers selon moi. On essaye, on voit et si ça ne marche pas, bah tant pis. Au départ, je n’étais pas prédestinée à prendre la caméra, on était à la recherche d’un réalisateur pour le film. Mais avec le producteur, on avait tellement peur qu’il dénature l’histoire et c’était très important pour nous d’avoir un entretien poussé, de lui parler, de voir comment lui voyait les choses mais ça n’a rien donné de concluant, je parlais à chaque fois plus que lui durant l’entretien, j’amenais bien plus de propositions. Ce qu’il y a, c’est que je ne voulais pas au départ me trouver et devant et derrière la caméra en même temps parce que j’avais très peur d’être submergée et le fait d’avoir un très bon technicien, Tristan Aurouet, m’a énormément soulagée.

C.R : Avec Noom, vous allez être découvert du grand public. Comment appréhendez-vous cela ?

A.C : Bah écoutez je ne sais pas du tout, on verra. Je n’arrive pas à faire de pronostics. Après, j’ai un deuxième film en préparation, à la réalisation aussi. Pendant que j’adaptais Amour sur place ou à emporter, l’après-midi, comme je ne jouais pas, j’écrivais un autre scénario qui s’appelle Michtoneuse, ça a vite pris forme et je l’ai proposé à Alain Goldman qui m’a suivie. J’espère le tourner cet été.

Entretien réalisé par Patrick Van Langhenhoven et retranscrit par Eve Brousse