Les beaux jours volent en éclats pour Lola quand Raphaël, son amoureux, meurt dans un accident. Il ne lui reste que Gaspard, son fils, pour étouffer sa peine. Le jour de l'enterrement, elle retrouve sa sœur ainée, Margaux. La différence d'âge et le temps ne les avaient jamais trop rapprochées. Elles décident de partir à l’aventure, en vadrouille, ailleurs, plus loin que ce cercueil jeté en terre. Les voilà lancées sur les routes de France et de Navarre pour voir ailleurs, au sud, si le soleil brille toujours. D'aventure en aventure, les deux sœurs et le petit bonhomme tissent un lien qu'elles n'avaient jamais eu. Cette escapade devient la route du deuil pour sceller le passé et se tourner vers l'avenir. Elle est faite de cris, de pleurs, de douleur, avant que l'orage n'amène le soleil avec ses rires et ses embrassades.
Guillaume Gouix, comédien au parcours fort et constructif, remet en jeu l'acteur et ses rôles. Il passe derrière la caméra pour un premier film taillé dans le vif. Il filme au corps, plans très serrés sur les visages, comme pour mieux capturer l'intérieur où mugissent les tourments de la vie. Lola éclate les barrières des conventions dans une liberté de pensée et d'agir. Est-elle folle ou libre de tout ? C'est elle qui entraine sa sœur, trop sage en apparence, dans cette escapade. Nous nous apercevrons bien vite que derrière les apparences, se cachent des rivages bien moins sages. La mort devient le miroir du désir d'enfant de deux douleurs qui s'épousent. Comme si la route devenait le même cortège d'échecs et de souffrance que celle d'accompagner un mort dans son dernier territoire.
Cette balade semblait plus un baume pour Lola que pour Margaux. La route défile et nous révèle à l'autre, nos blessures apparaissent comme des arbres plantés le long du parcours. Ces ombres, ces petites morts, deviennent des racines qui nourrissent le présent. Au bout du voyage, deux sœurs perdues se retrouvent au café de l'espérance pour une nouvelle vie. La caméra virevoltante du début laissera la place de plus en plus à un cadre maitrisé. Le film repose en grande partie sur ses deux actrices, Alysson Paradis et Élodie Bouchez, excellentes. Amore Mio révèle un réalisateur qui tente de pousser plus loin le récit et l'image, comme dans ses choix d'acteur. Il est important de défendre ses premiers pas derrière la caméra qui, n'en doutons pas, se bonifieront de film en film.
Patrick Van Langhenhoven
Note du support : n/a
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Titre original : Amore mio
Réalisation : Guillaume Gouix
Scénario : Guillaume Gouix, Camille Lugan, Fanny Burdino
Musique : Alban Claudin
Décors : Michel Schmitt
Costumes : Caroline Di Paolo
Photographie : Noé Bach
Son : Philippe Grivel
Montage : Louise Decelle
Production : Nicolas Blanc, David Coujard
Société(s) de production : Agat Films & Cie, Urban
Distribution
Société(s) de distribution : Urban Distribution, Urban Sales
Budget : 1,2 millions €
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur - 1,33:1
Genre : drame
Durée : 80 minutes
Dates de sortie : 1er février 2023
Distribution
Alysson Paradis : Lola
Élodie Bouchez : Margaux
Félix Maritaud : Raphaël
Viggo Ferreira-Redier : Gaspard