American Assassin

___

Un film de Michael Cuesta ,
Avec Dylan O'Brien, Michael Keaton, Taylor Kitsch,

Genre : Espionnage
Durée : 1h51
États-Unis

En Bref

Mitch et Emily vivent la petite romance des cœurs sur la plage au soleil. Il vient de lui demander sa main quand éclate le drame qui le privera de ses années d’insouciance. Depuis, son âme se teinte de noir et l’entraine de plus en plus loin au bord du gouffre. La mort semble devenir son unique compagne, elle le pousse dans les territoires de la vengeance. Il réussit à remonter la filière des terroristes et échappe à la mort grâce à l’intervention d’une unité invisible de la CIA. Elle le suit pas à pas, mesurant sa progression depuis le début, prête à l’insérer dans ses rangs. De retour au pays, il est confié aux bons soins de Stan Hurley, un ex-agent des forces spéciales, chien de guerre impitoyable. Il prend en main la formation de Mitch pour le transformer en une arme de guerre impitoyable, proche du super homme. Leur première mission les entraine sur les traces d’un tueur machiavélique que connaît bien Stan. Ghost prépare une arme nucléaire pour ses commanditaires djihadistes. Ancien élève de Stan, est-ce que l’argent est devenu son nouveau veau d’or ou peut être une haine tenace ? Dans sa soif de vengeance, Mitch semble échapper à tout contrôle, animé par un seul but, détruire le fantôme et les responsables de la perte de son petit bonheur.

American Assassin relance le cinéma patriotique basique à la gloire du drapeau et de la nation. Il possède tous les ingrédients du genre, terroriste sans scrupule prêt à tout pour un nouveau onze septembre et un traitre à la cause. Les premiers ne suivent qu’un mot d’ordre, mort à l’Amérique et à tous ceux qui ne sont pas comme nous, pour parodier une phrase du film d’animation Métal Hurlant. Il part du bonheur perdu, d’une petite vie où l’amour triomphe pour basculer dans la haine et la vengeance. Il compose des figures propres au genre, le tueur sans âme, le formateur implacable sans émotion, le petit gars marqué par sa soif de vengeance. Chacun évoluera à sa façon, les salopards sombreront dans les ténèbres et les gens bien trouveront la lumière au bout de la route. Ils seront prêts à défendre le pays et ses valeurs sans se laisser emporter par leurs sentiments. American Assassin évite de poser les questions qui fâchent autour de la vengeance et de la haine. Il prend une forme d’un cinéma ancien plus proche du manichéisme que de l’exploration en profondeur de la nature des hommes. Il est clair que son but est de nous entrainer dans une valse d’actions successives qui aboutiront à la victoire du bien sur le mal. Il évacue la relation maitre et élève, écho de celle du père et du fils. Les fans du cinéma d’action sans réflexion profonde où les méchants garçons en prennent plein la tronche seront aux anges. Les autres choisiront un cinéma plus subtil où les vraies questions sont au centre du récit.

Patrick Van Langhenhoven